Au tour de Valentine Derrey ?

Sortie inévitable du top 100 mondial

On la suit depuis le début de l’année au travers des différents classements. Valentine Derrey est maintenant 119e au Rolex ranking, le classement mondial. Alors qu’elle a longtemps figuré dans le top 100. Bien sûr, Karine Icher et Gwladys Nocera, qui la précèdent avec leurs places de 51e et 59e, accusent de leur côté une sortie du top 50. Et il n’y a plus que Joanna Klatten, 147e, et Marion Ricordeau, 200e, pour compléter le contingent des Françaises du top 200. C’est comme cela. L’accumulation de gros tournois au calendrier du LPGA Tour dicte sa loi. Surtout pour les filles exclusivement abonnées au LET et qui n’ont eu que cinq tournois à disputer depuis le 12 février pour marquer des points. Alors, quand on a attaqué 2015 plutôt en pente douce, comme c’est le cas pour Val Derrey, ça se voit très vite dans les rankings. Mais ce n’est pas déterminant non plus. L’été sera long… 

En 2014, 6e européenne avec une victoire

En 2014, avec sa victoire à l’Open de Turquie et pas mal de belles choses à côté, la Parisienne établie à Biarritz avait terminé très bonne 6e à l’Ordre du mérite européen. A ce jour, avec peu de perfs notables depuis le début de saison (56e, cut, 43e, 17e, 31e…), Valentine est pour l’instant 27e du classement du LET. Et contrairement à une Karine Icher (excellente 11e du ANA Inspiration et remarquable de régularité sur le LPGA Tour) ou à une Gwladys Nocera (lauréate fin mars à Agadir et en tête de l’Ordre du mérite sur le LET), elle n’a pas encore eu l’occasion de montrer qu’elle n’est pas la numéro 3 française pour rien. Alors, pourquoi pas au Buick Open, cette semaine du côté de Shanghaï. Sur le papier au moins, Valentine est la cheftaine des Bleues puisque Gwladys Nocera, blessée à la cheville (déchirure d’un ligament) a dû déclarer forfait. Peut-être l’occasion de passer la vitesse supérieure. Du diesel au supercarburant… 

Karine Mathiot: «Se centrer sur elle-même»

C’est à Toulouse, avec Karine Mathiot, son entraîneur pour la technique, que miss Derrey a préparé le déplacement en Chine. En charge de l’équipe de France féminine dix ans durant pour la ffgolf, Karine a désormais passé le relais à Edouard Brechignac. Mais elle continue à suivre de très près Valentine. Son avis importe donc: «Il faut rester calme. Valentine fait sa petite montée en puissance. Bien sûr que planter un tournoi en début de saison, cela aurait été bien aussi. Mais elle travaille. Durant trois jours, on a insisté, à sa demande, sur les basiques. Sur son installation, sur le wedging… Elle a aussi changé de cadet cette année. Fin 2014, et notamment lors des cartes américaines (infructueuses, donc), elle avait du mal à se détacher des détails négatifs, de l’extérieur… Valentine, sous ses airs de petite dure, c’est quelqu’un de très sensible. Donc il faut qu’elle se centre sur elle-même, sur ses émotions, sur ses sensations, plutôt que sur l’enjeu. C’est comme cela qu’elle est efficace. C’est comme cela qu’elle est performante! » 

Boineau, Ricordeau, Caudal… Et Feng

En l’absence de Gwladys Nocera, six Françaises seulement sont sur le tee de départ du Buick Open, ce jeudi au Shanghaï Qizhong Garden Golf. Valentine, mais aussi Sophie Giquel-Bettan, Jade Schaeffer et un trio composé d’Isabelle Boineau, Marion Ricordeau et Anne-Lise Caudal, respectivement 18e, 19e et 20e à l’Ordre du mérite. Face à la tête d’affiche locale, Shanshan Feng, 5e du Rolex ranking, aux meilleures Européennes comme Charley Hull et à un impressionnant contingent de joueuses coréennes, thaïlandaises et chinoises, les Tricolores ont leur chance. Pour Karine Mathiot, que ce soit là ou ailleurs, Val Derrey est en tout cas capable de jouer pour la victoire: « Bien sûr qu’elle peut re-gagner un jour. Sans problème. Elle a la compétence. La passion. L’organisation. A elle d’en être convaincue. » Au fait: après la Chine, le LET retourne à Belek, en Turquie, là où Valentine obtint sa première victoire européenne, le 11 mai 2014! 

Nathalie Vion