Coupe Lalla Meryem (LET) : Isabelle Boineau fait le show

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Quand Isabelle reçoit le message de Florentyna

Bien sûr, la vedette, après deux épisodes de la Lalla Meryem Cup, c'est Florentyna Parker. Ajoutant une carte de 71 à son joli 67 de jeudi, l'Anglaise a consolidé sa place en tête du tournoi marocain avec un score total de -6. Mais le meilleur second rôle est décerné ex æquo à Liz Young, une autre Anglaise, et à Isabelle Boineau, deuxièmes à -4. Avec sa petite voix douce et son visage zen, « Isa » la Marseillaise n'est pas du style à crever l'écran à tout prix. Mais à Rabat, sur le terrain, elle joue les premiers rôles. Septième à -2 après le premier tour, elle signe une même carte solide de 70 ce vendredi, alors que les scores avaient tendance à s'alourdir. Ainsi notée -4 à mi-parcours de la compétition, Isabelle n'est qu'à deux coups de Parker. Cette collègue britannique qui lui avait donné une leçon très efficace en 2014 à l'Open de Tenerife : « C'était ma première saison sur LET et je ne pouvais jouer que quatorze tournois, contre vingt-et-un à Florentyna, déjà une habituée du circuit. Lors d'un dîner entre joueuses, comme je me plaignais de ce manque de tournois et de la difficulté à garder ma carte, elle m'a dit : Tu n'as qu'à bien jouer et tu l'auras, ta carte ! C'était direct mais j'aime cela. Et quelques semaines plus tard, je faisais 5e à l'Open de France, ce qui me garantissait ma carte. »

Quand Benoît corrige à la fois les draws et l'humeur

Après ce coup d'éclat de 2014 au Lacoste Ladies Open de France à Chantaco, la meilleure performance d'Isabelle Boineau sur le LET fût une place de 8e à la Lalla Meryem Cup en 2015. C'est dire si l'ex-étudiante de l'université de l'Arizona (2008-2012) reste sur une bonne impression au Maroc. Sauf qu'on est passé d'Agadir à Rabat et que le parcours Bleu du Royal Golf Dar es Salam est plus complexe à ses yeux. C'est ainsi qu'elle explique ses deux premières cartes assez agitées, avec cinq birdies et trois bogeys à chaque fois. « Ce n'est pas facile. Il n'y a pas un drive où on peut se relâcher car les fairways sont étroits et le rough très pénalisant. C'est un gros challenge. Je suis donc vraiment très contente de ces deux tours. D'autant que si mon putting est excellent, j'ai tendance à faire de gros draws en ce moment. Heureusement, pour corriger cela, j'ai pu travailler avec Benoît Ducoulombier (l'entraîneur fédéral, ndlr). Il a réussi à me caler au niveau de ma montée et de ma face de club et c'est allé quand même. Et puis quand Benoît arrive, il fait quelques blagues et ça va mieux, j'arrive à partir dans le tournoi détendue ! C'est un gros plus pour moi qu'il soit là. Vraiment sympa que la Fédération française de golf me mette quelqu'un comme lui à disposition… »

Quand Gwladys fait un stop toilettes avant le contrôle

« Ce » Benoît est aussi au service de plusieurs garçons (Julien Quesne, Grégory Havret…) présents au Trophée Hassan II cette semaine. Et de Gwladys Nocera. Soutien très bienvenu, ici à Rabat, pour Gwladys. Surtout après un premier tour (27e à +1) où elle avait l'impression que sa balle restait « collée au club » tant ses drives avaient raccourci par rapport aux distances habituelles. C'est une Gwladys moqueuse et heureuse qui sortait de son second tour, cette fois avec une jolie carte de 69 (-3). Rien moins que la seule marque sous les 70 de la journée ! Cette carte inégalée ramenait son score total à -2 et lui donnait le 4e rang après deux tours : « On a réussi à enlever la colle entre hier et aujourd'hui », plaisantait-elle, satisfaite d'avoir « gagné des mètres au drive ». Non sans noter qu'une autre séance de réglage s'imposait dans l'après-midi, cette fois pour son jeu de fers : « Oui, je dois encore voir Benoît. Car il y a eu trois coups de fers pas vraiment près du green… Des coups affreux ! » (rires). Donc va-t-on pouvoir compter sur la joueuse aux quatorze titres sur le LET ce week-end à Rabat ? « Eh oui, je suis là… » concluait Gwladys avec une petite voix toute humble. Avant de partir pour satisfaire à un contrôle anti-dopage, dépitée d'avoir fait un stop toilettes au 17 sans savoir ce qui l'attendait. De quoi, effectivement, induire un remplissage de flacons un peu laborieux !

Quand Justine est dépitée, et c'est un euphémisme

Dépitée… L'adjectif serait d'une grande faiblesse pour décrire l'état d'esprit de Justine Dreher au sortir du trou n° 18. La « qualité » de sa déception (là-encore un euphémisme !) évoquait irrésistiblement quelques épisodes savoureux de l'histoire du golf. Miguel Ángel Jiménez finissant un parcours en devant utiliser un wedge sur les greens, après avoir mis son putter hors d'état de nuire. Ou Thomas Levet racontant, comment, dans ses très jeunes années, il avait plié l'un de ses clubs en divers morceaux avant de finir par le jeter dans une pièce d'eau, au grand dam de son cadet qui avait tenté de bricoler l'engin dans l'espoir qu'il soit à nouveau opérationnel ! Sans aller jusque-là, Justine était un petit peu « nrv » d'avoir fini son parcours sur un double bogey au 18. Un drive qui atterrit trop à gauche, en dehors des cordes et sur le chemin en herbe relativement aplatie. Un lie très mauvais (à se demander si une voiturette n'était pas passée dessus avant que la joueuse n'arrive à sa balle…). Un coup qui plante dans le sol et retombe dans le rough quinze mètres plus loin. Une nouvelle approche, un chip, deux putts, cela faisait 6 au lieu de 4. Alors que la jeune néo-pro, après son quatrième birdie de la journée (au 14), était à -4 total, soit tout près de rejoindre Isabelle Boineau à la deuxième place provisoire… La bonne nouvelle, c'est que même avec ce double bogey bien irritant, Justine Dreher reste 8e du classement à -1.

Quand Cassandra n'inspire que respect et admiration

Il y a même une double bonne nouvelle puisque Lucie André, avec une journée où elle a enregistré son propre double bogey (au 11) est 8e elle aussi. C'est à dire que les deux Françaises, avec deux cartes identiques de 70 puis 73, n'ont reculé que d'une place entre le premier et le deuxième tour. Avec Boineau, Nocera, André et Dreher, cela fait donc quatre Françaises dans le top 10 avant d'attaquer le final de la Coupe Lalla Meryem. En tout, elles sont mêmes neuf sur seize à prolonger le séjour marocain. Restent en effet aussi à Rabat : Caroline Afonso et Valentine Derrey, 33es à + 3, Ariane Provot (avec un excellent 70 ce vendredi) et Mathilda Cappeliez, 48es à +4 et Sophie Giquel-Bettan, 57e à +5. Pas de cut, en revanche pour les deux Alexandra, Bonetti et Vilatte (+8), ni pour Jade Schaeffer (+9), Agathe Sauzon et Anaëlle Carnet (+10), Anne-Lise Caudal (+15) et Cassandra Kirkland (+17). Pour « Cassie », la mise en route sur les neuf premiers trous de la journée à été rude, d'où son score total. Mais une fois la machine échauffée, son retour en +2 montre la fabuleuse détermination et le talent intact de celle qui force l'admiration de tous en revenant jouer une épreuve du LET après un an à se bagarrer contre un cancer du poumon. Avec en plus, une attitude incroyable de générosité et d'attention aux autres ! Respect total, Miss Kirkland, on vous aime.