Coupe Lalla Meryem (LET) : Lucie André se met en quatre !

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Vent Rouge pour les garçons, vent Bleu pour les filles

Lucie André est définitivement l'une des Françaises dans le vent cette année à Rabat. Et cela tombe bien puisque côté aérologie, il faut savoir aller dans le sens de la brise au Royal Golf Dar es Salam. Que ce soit du côté des garçons qui jouent le Trophée Hassan II sur un parcours Rouge déjà à l'origine de pas mal de misères pour certains, ou du côté des filles pour la Coupe Lalla Meryem. Golfeurs et golfeuses sont en prise avec les sautes d'humeur du vent, généré par de gros nuages noirs et cette météo globalement grise et agitée pour la semaine. Il faut savoir résister à quelques petites injustices et déconvenues, souvent dues à la rafale malvenue. Et c'est justement ce qu'a réussi à faire dans son troisième tour Lucie André. Sa carte de 70, l'une des toutes meilleures du jour (deux joueuses ont réussi 69, quatre 70) la propulse donc logiquement à la 4e place provisoire avec un total de -3. Elle est à trois coups de la leader, Florentyna Parker, qui n'a pu faire mieux que le par (72) ce samedi mais conserve son -6 total. Et à un coup de l'Espagnole Nuria Iturrios et de l'Anglaise Liz Young, 2es ex æquo à -4.

Quatre birdies en s'amusant pour Lucie André

Déstabilisées par le souffle marocain, les cartes françaises ont donc été un peu rebattues à l'occasion du troisième tour même si le carré majeur reste le même. Isabelle Boineau, avec un 74, passe de 2e à 6e. Gwladys Nocera, avec un 75, recule de 4e à 13e. Justine Dreher, 8e après deux tours, passe 18e. Lucie André améliore, elle, sa position, de 8e à 4e. « J'ai pourtant fait des fautes avec le vent, réagit-elle. Je me suis fait piéger, comme tout le monde. Mais il y a eu ce shot magnifique au par 3 n° 4. Plein vent contre. Mais j'ai quand même choisi de jouer le club normal pour la distance. En réalisant une balle basse, je finis à 3,50 m du drapeau et je fais le birdie. Cela a été le déclencheur. Ça m'a détendue et finalement, le vent, c'était amusant. » Marrant comme quatre birdies réussis sur les 4, 6, 7 et 14 ! Lucie sait en tout cas comment gérer par brise favorable, elle qui signa déjà, en 2015, trois top 10 sur le LET, dont une place de 4e à l'open des Pays-Bas. Mais la Bressane de 26 ans demeure vigilante : « Pourvu que cela dure ! Il reste un tour, tout peut se passer… »

« Zéro fun » pour Gwladys, « super ! » pour Justine

Tout peut encore arriver, en effet. Même une excellente journée après un désagréable samedi. C'est ce que Gwladys Nocera, passée 13e provisoire avec son 75 du jour – ce qui est loin de ce qu'elle est venue chercher à la Coupe Lalla Meryem – peut se dire. « Ma journée ? Rien que des mauvais coups, deux erreurs de clubs et une partie pas sympa. Zéro fun. » On se tourne du côté de Justine Dreher, laquelle, comme Gwladys, doit accepter un 75 et aussi sa propre dizaine de places de perdues pour se retrouver 18e. Ca va, Justine ? « Ouais. Super. Super journée ! » ironise la grande Dreher avant de détailler plus sérieusement : « Je suis déçue car mon jeu n'est pas très propre. J'ai mal commencé, avec ce double bogey au 3, puis un bogey au 4. Et si j'ai bien tapé sur les dix-onze derniers trous, je n'ai pas concrétisé les birdies, alors que j'ai eu cinq ou six bonnes occasions. » Avec une carte où, hormis ces deux trous difficiles au début, figurent seize pars bien carrés, la jeune fille n'a cependant pas à se morfondre : « Ce n'est pas terrible. Mais oui, il reste demain ! »

Isabelle Boineau : sourire oui, pétage de câble non

Demain dimanche, il y a une certitude : Isabelle Boineau sortira du 18 avec le sourire. Comme tous les jours quoi qu'il arrive. Reculer de 2e à 6e après son 74 du troisième tour ne la faisait pas bondir de joie, bien sûr. Mais elle tirait immédiatement ses propres bonnes conclusions : « C'était très dur, avec le vent, d'avoir le bon rythme du swing, le bon rythme de la partie et le bon rythme au putting. J'ai fait plein d'erreurs de cannes, quelques "quick hooks", je me suis laissé plein de chips et de longs putts. Après le 9 (déjà trois bogeys sur l'aller, ndlr), j'ai cru que j'allais péter un câble ! Heureusement qu'au 12, il y a eu le premier de mes trois birdies. Car je n'avais vraiment pas le moral, même si la partie avec les deux Anglaises, Florentyna (Parker) et Liz (Young) était très sympa. On a papoté, on se réjouissait de nos bons coups mutuels. » Et dis, Isabelle, on fait comment pour garder le « smile » même quand le vent vous embête ? « Ah ben, le sourire, je le garde. Car si en plus, je m'énerve, ce n'est pas +2 que je joue, mais +10 ! »

Bons tours pour Sophie Giquel et Mathilda Cappeliez

Les Françaises doivent toutes être « windstopper ». Parce qu'aucune des neuf finalistes tricolores de cette Coupe Lalla Meryem n'a atteint cette funeste marque de +10 évoquée par Isabelle. Il faut même rendre hommage à Sophie Giquel-Bettan, auteur d'une très bonne carte de 72 (par) ce samedi. Ce qui ramène l'expérimentée Sophie (12e saison pro) au 34e rang, ex æquo avec Valentine Derrey (74) et Mathilda Cappeliez (73). De leur côté, Caroline Afonso (76) et Ariane Provot (78) aborderont leur dimanche respectivement 46e et 65e. Mention spéciale pour la jeune Mathilda, amateur qui aura 18 ans le 13 mai. Venue seule, son papa et cadet ayant été empêché, Miss Cappeliez assure quand même le job. En essayant de rester zen malgré un cadet local improvisé à la dernière minute. Gaita (!) remixe en effet le job de façon freestyle, oubliant son putter sur le trou précédent, lui montrant des lignes au moment où ses partenaires de jeu puttent… « Ce qui m'affecte vraiment, c'est de gêner les autres joueuses », regrette t-elle. Sans oublier l'essentiel : « Il y a du frustrant mais aussi du positif dans mes trois premiers tours. Je joue très bien. Et pour ce dimanche, j'y crois encore ! »