Évian Championship : Céline Herbin au cœur du rêve

Arrivée à Évian dès samedi soir, la Française, lauréate du Lacoste Ladies Open de France 2015, va vivre, à partir de jeudi, son premier Évian Championship. Un honneur et une chance, dit-elle.
Céline, on se souvient que quelques minutes seulement après avoir remporté le Lacoste Ladies Open de France, le 27 septembre 2015 à Chantaco, vous aviez évoqué le fait que ce premier titre sur le Ladies European Tour vous donnait automatiquement accès à l'Évian Championship 2016. Un cri du cœur ?
Oui, j'ai eu cela en tête immédiatement. Jouer à Évian, c'était mon objectif dès que je suis passée pro. C'est le cinquième Majeur de la saison. La crème de la crème. Et en plus, en France ! À part gagner un tournoi du LET, il y a peu d'autres moyens de se qualifier pour l'Évian Championship quand on est une joueuse européenne. Cette victoire, je la recherchais depuis longtemps. Sans perdre de vue le fait que gagner m'emmènerait à Évian, le Majeur français, qui est donc un peu notre Roland-Garros au féminin. À Chantaco, en plus du titre de l'open de France, il y avait effectivement cette qualification automatique pour Évian. Une double satisfaction. Et encore un nouveau rêve exaucé !
Que savez-vous déjà d'Évian, du tournoi, du parcours ?
Pas grand chose ! Je n'y suis jamais allée. C'est pour cela que j'ai décidé d'arriver très tôt sur place. Avec Vicente (Ballesteros, ndlr), mon coach, nous avons pris l'avion depuis Madrid dès samedi… Tout ce que je sais à propos d'Évian, c'est ce que j'ai pu imaginer d'après les photos et quelques vidéos. Plus ce que m'en ont dit pas mal de joueuses avec qui j'ai pu en parler. J'ai aussi eu l'occasion de voir des images du tournoi à la télévision, même si je regarde peu le golf en général. Je n'ai pas suivi l'édition 2015 car j'étais moi-même en tournoi. Mais de loin, j'ai trouvé très beau que Lydia Ko fasse 63 le dernier jour pour l'emporter. Cela a certainement marqué les esprits. Je n'ai pas vraiment d'autres souvenirs précis concernant les joueuses et les faits des dernières années.
« La pression du public n'est pas une pression. Pour moi qui suis Française, c'est un honneur de jouer un Majeur en France. »
Au Lacoste Ladies Open de France, il y a un an, vous aviez prouvé que même avec cinq coups de retard au départ du 10, puis trois trous de play-off pour prendre le meilleur sur la Danoise Emily Pedersen, vous teniez extrêmement bien la pression. Jouer en France, comme cela va encore être le cas cette semaine à Évian, ne génère-t-il pas un peu de nervosité ?
Mais non. Je n'ai aucune appréhension. C'est tout l'inverse. Il n'y a que du positif. La pression du public n'est pas une pression. Pour moi qui suis Française, c'est un honneur de jouer un Majeur en France. J'ai de la chance ! Et je vais d'autant plus apprécier que lors des semaines que je viens de passer sur le LPGA Tour, j'ai pu vérifier qu'aux États-Unis, en général, les applaudissements ne sont que pour les Américaines. C'est ce qui s'est passé récemment alors que je jouais avec Morgan Pressel. Elle ne faisait pas forcément que de bons coups ce jour-là mais le public ne saluait qu'elle.
En juin dernier, lors du KPMG Women's PGA Championship au Sahalee Country Club à Sammamish, près de Seattle, vous jouiez le premier Majeur de votre carrière. Seule Française à passer le cut, vous aviez terminé 46e. Que retenez-vous de cette expérience ?
J'ai retenu… Que j'ai ma place dans les Majeurs ! (rires) C'était clairement le parcours le plus difficile que j'aie jamais joué. Les parcours de Majeurs, c'est cela en général. C'est encore plus difficile. Et il faut être encore plus patiente. Savoir que le long jeu va être plus important que le putting. Que le par est un bon score. Que le cut est rarement au-dessus du par. C'est tout cela que je retiens du KPMG. Et au-delà de cette première fois dans un Majeur, j'arrive aussi à Évian avec toute l'expérience de ma saison sur le LPGA Tour, où j'ai pu jouer quatorze tournois.
First practice round @EvianChamp Such a nice course and views on the lake! #EvianProam #Lacoste #dreamcometrue pic.twitter.com/gpmtWipELN
— Céline Herbin (@celineherbin) 11 septembre 2016
Parmi ces quatorze tournois disputés depuis le 6 avril (47e du Lotte Championship à Hawaï), il y a eu une place de 22e en juin au ShopRite Classic à Galloway. Et surtout cette place de 11e, le 17 juillet au Marathon Classic à Sylvania, dans l'Ohio (victoire de Lydia Ko). Comment expliquez-vous cette performance, la meilleure de votre carrière pour l'instant sur le circuit américain ?
Je suis arrivée toute fraîche. Et très en forme. Car après sept semaines de tournois de suite, j'avais eu une semaine off, durant laquelle j'ai pu bien m'entraîner en Floride. J'étais très à l'aise. Et les choses se sont bien goupillées. Il faut aussi noter le fait que ce Marathon Classic était l'un des deux tournois que j'avais déjà pu jouer lors de la saison 2015. Cela change tout. C'est même un gros plus. Cette année, je découvrais presque chaque semaine des parcours inconnus, ce qui demande beaucoup d'énergie, d'efforts de réflexion. Et qui rend les choses beaucoup plus difficile face à des filles qui, parfois, jouent le parcours pour la cinquième, la sixième, voire la dixième fois.
Vous êtes 101e de la Money List du LPGA Tour. Ce rang vous garantirait-il de pouvoir jouer à temps plein sur le circuit américain en 2017 ?
Quoi qu'il arrive, j'aurais déjà une bien meilleure catégorie que cette année, où je n'ai pu attaquer sur le LPGA Tour qu'en avril à Hawaï. Je pourrais cette fois jouer tous les tournois qui ont lieu en début d'année aux États-Unis. Cela dit, dans ce cas, si jamais je rate le début de la saison 2017 ou si je me blesse, je ne serai pas complètement à l'abri. Pour avoir la garantie de pouvoir jouer tous les tournois de la saison 2017, même si je rate tous les cuts avant la réactualisation du mois d'avril, il faut que je finisse la saison 2016 dans le top 100 de la Money List.
Cette saison aux États-Unis, vous avez beaucoup utilisé le principe du « housing », le logement chez l'habitant, généralement proposé par des membres des clubs qui accueillent les tournois. Quelle est votre logistique globale pour cet Évian Championship ?
Après les deux derniers tournois du LPGA Tour au Canada (dont le Manulife LPGA Classic début septembre dans l'Ontario), je suis rentrée en Espagne, où j'ai ma base. Avec Vicente, nous sommes donc partis en avion de Madrid samedi dernier. Pour nous déplacer à Évian, j'ai loué une voiture (sur les Majeurs américains, des véhicules sont mis à la disposition des joueuses par un sponsor titre, ndlr). Côté hébergement, on a loué un appartement de deux chambres, pour Vicente et moi, qui se trouve à cinq minutes du golf. Et sur le parcours, j'aurai un caddie anglais : Andy. Il connait très bien Évian et a déjà caddeyé des joueuses comme Lee-Anne Pace, Christel Boeljon ou Holly Clyburn. Au Lacoste Ladies Open de France en 2015, Andy caddeyait Maria Verchenova, il était donc là lors de ma victoire. C'est la première fois qu'il me caddeyera mais on se connait très bien. Il vit en Espagne lui-aussi et nous pouvons nous parler aussi bien en espagnol qu'en anglais !
« Oui, c'est sûr à 100 %. Je serai présente à l'open de France à Chantaco. »
Votre été sur le LPGA Tour est très positif. Y a-t-il quelques déceptions ? Comme pour les qualifications de l'US Open et du British Open où vous avez joué de malchance…
Non, il n'y a pas de déception. Sur les éléments que je pouvais maîtriser, j'ai tout donné à chaque fois. Après, il y a eu un peu de malchance, c'est vrai. La qualification pour l'US Open que je devais faire, à Richmond, en Virginie, a été annulée à la dernière minute à cause de fortes pluies. Et on ne nous a pas proposé une qualif de remplacement. En ce qui concerne la qualification pour le British Open, sur un tournoi aux États-Unis, les choses se sont mal goupillées. J'avais pris un cadet local, qui a fait une bêtise… Cela m'a coûté deux points de pénalité. Et je rate la qualif de deux points… Bien sûr, on espère toujours mieux, mais je suis très satisfaite de mon été. En début de saison, j'aurais signé pour ce bilan-là.
Le Lacoste Ladies Open de France a lieu cette année du 6 au 9 octobre, toujours à Chantaco, au Pays basque. Y défendrez-vous votre titre ?
Oui, c'est sûr à 100 %. Je serai présente à l'open de France à Chantaco. Il y a des chances que je dispute aussi l'open d'Espagne (en Andalousie, du 22 au 25 septembre), qui est programmé entre l'Évian Championship et l'open de France. Mais pour ce tournoi-ci, tout dépend un peu de mon résultat à Évian. Si je finis dans le top 30 et que cela me qualifie pour les tournois de l'automne en Chine, il est probable que je fasse mon programme en fonction des tournois du LPGA Tour. En attendant, je suis très heureuse de jouer l'Évian Championship. Je le répète, c'est vraiment un honneur. Que du bonheur ! Que du plaisir !
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