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Évian Championship : Isabelle Boineau, la gaieté et la gagne

Isabelle Boineau

Vainqueur de l'open d'Écosse en juillet, la Marseillaise ne compte pas s'arrêter là. Derrière l'accent chantant, l'espièglerie et les éclats de rire, il y a une vraie battante, prête à bondir sur de nouveaux objectifs, de nouveaux défis, de futures victoires.

Ce jeudi matin à Évian, c'est à 7 h 45, dans la première partie du tee n° 1 qu'Isabelle Boineau, associée à l'Américaine Cydney Clanton et à la Sud-Coréenne Min Seo Kwak, s'est élancée dans le Majeur français. Une grande première pour la Marseillaise. Et si le public haut-savoyard gardera aussi un œil sur Joanna Klatten (départ du 10 à 7 h 45 aussi), sur Karine Icher (du 10 à 8 h 40) et sur Céline Herbin (du 1 à 12 h 25), la trajectoire d'Isabelle intéressera tout particulièrement. Passée n° 3 européenne grâce à sa victoire sur le LET le 24 juillet à l'open d'Écosse, la jeune femme pourrait conforter ce rang, voire jouer une future victoire à l'ordre du mérite 2016 en cas de grande performance dans le Majeur français. Ce ne sera sans doute pas évident, pour elle qui n'est encore que 191e joueuse mondiale, de se mêler à la lutte qui va opposer en particulier la Néo-Zélandaise Lydia Ko (la tenante du titre, la n° 1 mondiale et la lauréate du ANA Inspiration en avril), la Canadienne Brooke Henderson (lauréate du KPMG Women's Championship en juin), l'Américaine Brittany Lang (lauréate de l'U.S. Women's Open début juillet) et la Thaïlandaise Ariya Jutanugarn (lauréate du Ricoh Women's British Open fin juillet). D'autant que ces quatre joueuses, toutes victorieuses d'un Majeur en 2016, sont mathématiquement les seules en mesure de remporter le Rolex Annika Major Award, attribué dimanche prochain à celle qui totalisera le plus de points sur l'ensemble des cinq Majeurs de la saison. Mais face à une majorité de joueuses du LPGA Tour, Américaines et Coréennes surtout, Isabelle Boineau trouvera dans cet Évian Championship un très beau test personnel, dans tous les cas une expérience forte sur la route de ses ambitions futures.

 

Isabelle, vous voilà partie ce jeudi dans votre premier Évian Championship. Que représente ce tournoi pour vous ?
C'est l'un des plus beaux tournois au monde. Et celui que je rêvais de jouer. Non seulement c'est un Majeur, mais en plus en France, avec des organisateurs français, un public français… La première fois que je suis venue ici, c'était pour voir l'Évian Masters en 2007. Car j'ai une bonne copine, Marion Duvernay, qui habite au-dessus du golf et qui m'avait invitée pour l'occasion. C'est l'année où Natalie Gulbis a gagné. En plus, à l'époque, Natalie Gulbis était ma joueuse préférée. Elle était belle.. Elle jouait bien au golf… Bon, elle était blonde malheureusement ! (Isabelle a des cheveux noir de jais, et pas mal d'humour, ndlr).

Vous êtes arrivée ici avec un nouveau statut, celui de joueuse qui a gagné un gros tournoi du LET cet été : l'open d'Écosse… Cela change t-il beaucoup de choses ?
Quand on a gagné, on sent, c'est vrai, qu' il y a un changement de statut. Les autres joueuses ne vous regardent plus de la même manière. Il y a plus de respect. C'est sympa, c'est agréable. Après, je n'ai pas non plus envie de me prendre la tête. C'est une victoire, oui. Mais j'en veux d'autres. Pour moi, si on gagne une fois, c'est pour se remettre très vite en position de gagner.

Benoît Ducoulombier, l'entraîneur fédéral qui vous suit depuis l'année dernière, a réagi à cette victoire en disant qu'il pensait que vous alliez gagner un jour, « mais pas aussi vite ! » Quel était votre sentiment à vous ?
Moi, j'espérais que la victoire allait venir. Mais je n'étais pas convaincue. Par contre, Alexis (Antioco), qui me caddeye ici à Évian et qui m'a caddeyée cinq fois depuis fin 2014, lui, il en était sûr !

Comment cela ?
Depuis le début, Alexis m'a parlé de la possibilité de gagner des tournois, de la possibilité de jouer des Majeurs. Il m'a pas mal motivée. On se parle souvent. Mais on ne parle que de golf ! Jamais d'autre chose ! Que de golf ! (elle rit). On parle de gagner, de rentrer des putts, de taper de bons coups ! Je lui dois beaucoup. Alexis, pour moi, c'est le cerveau !

Pourquoi, vous n'avez pas un cerveau bien à vous ?
Si, si. Mais chez moi, c'est plutôt un… cerf-volant ! (Alexis Antioco, présent lors de cette interview intervient, taquin : « Isabelle a bien un cerveau, qui n'est pas un cerveau lent, mais il n'est pas toujours branché ! »)

Quelle type de collaboration avez-vous mis en place avec Alexis Antioco, votre cadet officiel désormais ? Allez-y, il est là mais il ne nous écoute pas !
Alexis… The caddie of my life ! (rire général). Avec Alex, on se connaissait déjà depuis le golf d'Aix-Marseille. Mais il était déjà chez les grands et moi j'étais une petite jeune. Fin 2014, pour le tournoi du LET à Dubaï, comme il était établi là-bas pour son travail, il m'a proposé de m'héberger chez lui et de me caddeyer. J'ai dit oui. C'était de toute façon mieux que de prendre un caddie local. Enfin… a priori ! (ils se regardent et éclatent de rire). Ensemble, on a fait un super résultat : 20e. En dernière partie, on avait joué avec Cheyenne Woods et Pornanong Phatlum, la tenante du titre de ce tournoi de Dubaï. Un régal. On s'était trop amusés sur le parcours avec Cheyenne, Pornanong et leurs caddies. Vraiment une bonne semaine !

Boineau Antioco

Isabelle Boineau et Alexis Antioco

Tout de suite une très bonne entente, donc ?
Oui, même si une semaine avant que je n'arrive à Dubaï, Alexis m'avait appelée en me disant : « Tu pourrais m'envoyer tes distances au carry ? » Là, j'ai pensé : ouh la la, mais il prend les choses très au sérieux, celui-là ! Sauf que j'arrive pour le tournoi, et que sur le premier fairway, il se trompe de vingt yards… Au lieu d'additionner, il avait soustrait je ne sais quoi ! (nouvelle rigolade). Mais après, ça s'est passé plutôt bien. (Alexis intervient : « Ben oui, je me suis trompé sur le premier fairway, mais il n'y a pas que les joueuses qui ont la pression, les cadets aussi ! »)

Donc vous avez recommencé l'expérience quatre fois ensuite. Sur un tournoi à Shanghaï, sur les deux opens britanniques de 2015 et 2016, et sur cet open d’Écosse victorieux en juillet dernier…
C'est cela. Car à partir de ce premier tournoi ensemble à Dubaï, Alexis a continué à me suivre, à pas mal faire mon mentor, à me motiver et à croire en moi plus que…

Plus que vous-même ?
Oui, exactement. En partant de Dubaï, il m'avait dit : « Allez, tu peux te qualifier pour un Majeur, tu peux gagner ». Et c'est arrivé. On a fait le British déjà en 2015 et cette année, on a gagné un tournoi. Cet été, je ne comptais sur lui que pour le Scottish et le British. Et puis voilà que ce « boulet » m'appelle et me dit qu'il quitte Dubaï, qu'il rentre en France et qu'il est libre pour me caddeyer toute la fin de saison. J'ai dit : « Ouh la la ! » Puis on s'est mis d'accord et Alex est avec moi ici à Évian et il me caddeyera sur tous les prochains tournois. (Il intervient : « Oui, si je ne suis pas viré avant, je suis là jusqu'à fin 2016 ! »)

Pour revenir à cet Évian Championship, y a-t-il un côté impressionnant pour une joueuse, qui comme vous, débarque sur les hauteurs du Léman pour disputer ce Majeur-ci ?
Oui, c'est sûr que c'est impressionnant. Parce que sur un Majeur comme le British Open, les trois quarts du champ viennent du LPGA Tour. Mais on a encore un quart du champ qui arrive du Ladies European Tour. Ici, c'est 95 % LPGA et 5 % seulement LET ! Donc pour une joueuse européenne, c'est un peu nouveau. Par exemple, cette semaine, il y a beaucoup de joueuses que je ne connais pas personnellement, je les connais de nom, c'est tout. Alors, on essaye de ne pas trop regarder les autres, de rester dans sa bulle.

En quoi le fait d'avoir déjà joué deux fois le British Open, en 2015 et 2016, vous aide t-il à aborder cet Évian Championship, même si les deux fois, vous n'avez pas passé le cut ?
Eh bien justement, à ne pas faire comme l'année dernière au British, où je regardais partout autour de moi, où j'étais trop spectatrice du truc. Cette année, je suis arrivée en bonne forme, je tapais bien la balle, mais émotionnellement j'étais au bout… J'avais donc gagné le Scottish Open la semaine d'avant. C'était pas mal d'énergie dépensée. Et j'ai eu du mal à réaliser que je venais de gagner un tournoi. Idéalement, il aurait fallu une semaine de repos entre les deux. Mais c'est comme cela, c'est le calendrier. Et je préfère avoir gagné le Scottish et ne pas avoir passé le cut au British que de ne rien avoir gagné !

Cette victoire à l'open d'Écosse, que change-t-elle immédiatement pour la suite de votre carrière ?
Déjà, c'est deux ans d'exemption sur le Ladies European Tour. Et puis surtout, pour la confiance, pour le moral, cela fait du bien. J'arrivais un peu à un moment où j'étais un peu fatiguée de ne pas réussir de places de deuxième, de troisième, ou de première. Mes meilleures performances, c'étaient des cinquièmes places (5e Lacoste Ladies Open de France à Chantaco en 2014 et 5e Coupe Lalla Meryem en mai 2016 au Maroc, ndlr). Je voulais passer au stade supérieur mais j'avais l'impression de ne pas y arriver. Dans ces cas-là, malgré tout, il faut continuer à travailler…

Avec cette performance, vous êtes 3e provisoire de l'ordre du mérite européen alors que le gros de la saison sur le LET arrive cet automne. Revenir sur la leader actuelle, l'Américaine Beth Allen, et remporter l'ordre du mérite 2016 est-il clairement un objectif pour vous ?
C'est vrai que nous allons encore avoir un très grosse série de dix tournois cet automne… Beth Allen est pas mal en tête… Alors, c'est certain qu'un très bon résultat, ici, à Évian, pourrait me permettre de la rattraper. L'Évian Championship est assez déterminant pour cela. Car sinon, il faudrait au moins gagner encore deux tournois du LET cet automne pour espérer lui passer devant. Elle a pris pas mal d'avance. Je me dis que finir dans le top 3 européen à la fin de la saison serait bien.

 

Vous ne vous voyez pas succéder à Gwladys Nocera, la dernière Française à avoir remporté la couronne européenne, en 2008 ?
Oh ! Succéder à Gwladys, c'est quand même difficile ! Pour l'instant, j'essaye de faire de mon mieux, on verra après cet Évian Championship dans quelle position je me situe. Parce que attention, il y a Beth Allen mais pas loin, on trouve aussi Catriona Matthew, l'Écossaise, et surtout Shanshan Feng (la Chinoise lauréate du circuit en 2015 et récente médaillée de bronze aux Jeux à Rio, ndlr).

Autres objectifs ?
J'aimerais beaucoup faire partie de l'équipe européenne qui jouera la Queens Cup. Ce tournoi par équipes est un peu l'équivalent de la Presidents Cup, mais au féminin. Cette année, il aura lieu au Japon du 2 au 4 décembre. Neuf joueuses européennes sont opposées à neuf Japonaises, neuf Australiennes et neuf Coréennes. Avec une majorité de filles qui jouent en priorité sur les circuits correspondants. J'aime l'idée de jouer en équipe, on a les tenues officielles, et tout le reste. C'est différent, ça change. En début d'année, j'ai joué un tournoi comme cela, par équipes, avec Gwladys (Nocera) et Anne-Lise (Caudal) et j'ai bien aimé. La plupart du temps, on est toute seule sur le circuit… Le Japon, en plus, me rappelle de bons souvenirs. J'y étais allée avec mon équipe universitaire américaine d'Arizona State. Et c'est là que j'ai gagné mon premier tournoi en individuel. On s'était régalés. Il y avait à la fois l'équipe des filles et l'équipe des garçons de l'université. En repartant, on s'était arrêtées à Tokyo et on avait bien fait la fête !

Un mot sur les entraîneurs qui ont contribué à vous amener à cette belle saison 2016 et à ce premier Évian Championship ?
Avec mon coach, Benoît (Ducoulombier), cela se passe très bien. Même s'il est très demandé par les garçons (Julien Quesne, Romain Langasque, Adrien Saddier, etc.) et que j'aimerais le voir encore plus. On s'entend bien, il trouve les bonnes clés, il sait comment me parler, il me met en confiance, c'est un personnage incroyable. Personne n'aura jamais fini de faire l'éloge de Benoît Ducoulombier… J'aimerais aussi beaucoup parler de Karine Mathiot, qui était la responsable de l'équipe de France féminine quand j'étais amateur (Karine, pour la ffgolf, fit aussi très souvent le lien avec les golfeuses françaises parties dans les universités US, elle enseigne et entraîne aujourd'hui au golf de Palmola, ndlr). Vraiment la remercier pour avoir toujours été là pour moi. Autant quand j'étais dans les up et où j'avais ma place dans les équipes de France. Que dans les down où elle réussissait toujours à me faire participer aux stages de l'équipe pour me garder dans le rythme. Elle a fait beaucoup, mais de façon discrète, presque dans l'ombre, en ne se mettant jamais en avant. De l'âge de 14 à 24 ans, durant dix ans, Karine ne m'a jamais lâchée. Elle a toujours su, et cru, que j'allais gagner et performer.

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