Évian Championship : Les Françaises sont dans le ton

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Chun et Park : le foudroyant 63 des dames de Corée

Elles s'appellent In Gee Chun et Sung Hyun Park. Elles viennent du pays du Matin calme. Et elles ont frappé un grand coup à l'Évian Championship en bouclant leur premier tour avec une même carte de 63 (-8). Les deux Sud-Coréennes n'ont pas égalé le 61 record de leur compatriote Hyo Joo Kim en 2014, score du jeudi qui allait emmener cette dernière vers le titre. Mais elles ont fait aussi bien que Lydia Ko en 2015, quand la numéro 1 mondiale avait signé son propre 63 le dimanche pour s'adjuger le premier Majeur de sa carrière, à 18 ans, 4 mois et 20 jours. Avec cette entrée en matière fulgurante, Chun et Park prennent bien évidemment la tête du tournoi, avec un coup d'avance sur l'Américaine Annie Park et la Chinoise Shanshan Feng, 3es ex æquo avec 64 (-7). Et elles auront sans doute noté que Lydia Ko, tenante du titre et grande favorite du tournoi, n'est « que » 28e avec une carte de 70 (-1). Toujours ça de pris en attendant que la numéro 1 mondiale ne re-déploie tout son jeu. Cela dit, In Gee Chun n'est pas une inconnue. Puisque celle que ses amis coréens du fan club des « Éléphants volants » surnomment Dumbo avait déjà remporté l'U.S. Open en 2015, à l'âge de 20 ans ! On verra si Chun va tenir la distance pour devenir la reine d'Évian à la fin de la semaine. Dans tous les cas, à côté de ses talents golfiques, elle pourrait éventuellement intéresser dans le futur Laurent Sacchi et Yannick Le Hec, respectivement le président et le directeur général de l'Évian Resort. Pour valoriser un jour les restaurants des hôtels Royal et Ermitage puisque son rêve est de devenir… critique gastronomique !

Relive @ingeechun_dumbo's birdie on hole 9. She is the current leader after round1! #EvianChamp pic.twitter.com/uXsz2i3wW0

— Evian Championship (@EvianChamp) 15 septembre 2016

Karine Icher : un 71 pour assumer son rang de n° 1 française.

Pour revenir au sport, c'est avec appétit certain que Karine Icher a entamé son Évian Championship. Avec une bonne carte de 71 (le par), la numéro 1 française a assumé son statut de chef de file. Enregistrant quatre birdies pour quatre bogeys, elle signait une partie équilibrée. Partie sous la pluie pour ses premiers trous, c'est à dire sur les 10, 11, 12 et 13, elle déplorait avoir commis « des bêtises aux 14 et 15 » mais se réjouissait d'avoir « bien négocié la fin du parcours. » En effet, « les deux ou trois birdies sur le retour, cela donne une bonne énergie. » La joueuse de Châteauroux rendait aussi hommage au parcours d'Évian : « C'est toujours chouette d'être ici. Le parcours est difficile, toujours un peu piégeux. Il a surtout très bien évolué. Il est mature maintenant. En 2013, il était encore un peu juste. Mais il fallait avoir beaucoup d'indulgence vis à vis des jardiniers. Ils avaient eu un hiver très difficile côté météo et aussi une semaine de grosse pluie durant le tournoi. » Pour Karine, la grande connaissance du circuit mondial qui lui a encore permis de signer une place de 2e le 4 septembre dernier sur le LPGA Tour (Manulife Classic) est utile à Évian : « Oui, l'expérience aide ici. » Satisfaite, donc, de ce bon 71 qui lui permet de prendre la 39e place provisoire du tournoi ? « J'aurais aimé mieux. Mais cela aurait pu être pire aussi. On tourne la page et on recommence demain. »

Isabelle Boineau et Joanna Klatten : merci Thomas Levet

Du côté d'Isabelle Boineau et de Joanna Klatten, parties en éclaireuses dans ce premier tour (toutes les deux à 7 h 45, Isabelle du 1 et Joanna du 10), une même carte de 72 (+1) synonyme de 53e place provisoire suscitait de bons motifs de satisfaction. « On aurait signé pour cette première journée en arrivant à Évian », disaient-elles en chœur. Avec trois bogeys pour deux birdies, Isabelle Boineau analysait les choses avec le sourire : « Je suis contente de ce score, j'aurais même signé pour un 73. Je suis moins satisfaite de ma frappe de balle, mais je retiendrais de ce premier tour cette super sortie de bunker au par 3 n° 16 qui m'a permis de faire le par. Cela a été important pour ma fin de partie, car un bogey sur ce trou m'aurait énervée ! C'est bien, car j'ai envie de me donner le maximum de chances d'être encore là ce week-end. Je voudrais dire merci à Thomas Levet. Nous avons fait du putting ensemble ici et il m'a donné confiance en me disant : "Vis le truc à fond, tu es une bonne joueuse !" » Même reconnaissance chez Joanna Klatten, qui a eu une sorte d'illumination en prenant conseil auprès de Thomas Levet pour le putting : « Thomas m'a conseillé une position plus droite, plus relevée, quand je suis à l'adresse au putting. Il m'a juste remis dans la bonne posture, sans rien changer à mon stroke. » Incroyable de penser que les séances que Joanna a eu l'occasion de faire aux États-Unis avec des spécialistes du petit jeu aussi renommés que Dave Stockton et Jo Hallett n'aient pas réussi à résoudre le problème de la joueuse de Saint-Cloud plus tôt… « Oui, c'est fou, je sais, dit Joanna. Mais peut-être parce que de leur côté, l'approche est plus celui d'une école, où on prend ou on ne prend pas ce qui est proposé. Tandis que Thomas, ici à Évian, a plus regardé ce qui peut me convenir à moi seule… »

Céline Herbin : le meilleur des « pires scores » possible

Partie la dernière des quatre Françaises dans ce premier tour et auteur du même 72 (+1) que Joanna Klatten et Isabelle Boineau, Céline Herbin était plus nuancée sur la valeur absolue de sa propre performance. Avec quinze pars pour deux bogeys et un seul birdie, sa carte ressemblait à celle qu'on qualifie parfois de « limpides », ou de « sages », au choix. Mais la tenante du titre du Lacoste Ladies Open de France, en récusant absolument toute notion de déception ou de frustration, donnait une analyse beaucoup plus précise, objectivement personnelle, de son 72 du jour : « Je dirais que c'est le pire score que je pouvais faire dans ce premier tour, vu la qualité de mon jeu aujourd'hui. » Cette qualité de jeu, elle était grande, exceptionnelle, « fantastique » même, selon l'adjectif employé par Vicente Ballesteros. Le coach espagnol de Céline, posté dans les fameux petits fauteuils Évian Championship de toile verte placés autour du green du 18 précisait : « Céline a joué fantastique, mais à la fin, cela n'a rien changé. » Décryptage avec la joueuse elle-même : « Je n'ai pas raté grand chose, pas un coup de fer, rien. Mais en revanche, je manque cinq ou six putts à deux mètres du trou ou moins. Parfois un problème de lecture des greens, parfois mon putting lui-même, il y a eu un peu des deux. » Méthodique, calme, proposant la même lecture intelligente de son résultat que d'habitude, Céline insistait sur l'absurdité qu'il y aurait à tirer des conclusions dramatiques autour du sujet : « Il n'y a pas à être frustrée, la mentalité du golf ce n'est pas cela. J'accepte vraiment bien une journée où le putting n'est pas là. Simplement, je ne rigole pas quand je dis qu'avec un jeu pareil, je ne pouvais pas faire pire score. » Sur le nombre faramineux de joueuses qui ont joué le par ou +1 ce jeudi, source prévisible de très grosse bagarre pour le cut du vendredi, la Française offre une conclusion tout aussi sobre et claire : « Très bien. Mais là, ce soir, je vais plutôt aller regarder où se situe le top 10 et le top 20. »