Évian Championship : Quatre Bleues pour la quatrième !

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Joanna Klatten, en n° 1 mondiale de la distance au drive

Ouf ! C'est passé chaud une fois de plus pour Joanna Klatten. Comme lors de l'édition 2015 de The Évian Championship, la Parisienne, 31 ans, n'est rentrée dans le champ du Majeur français qu'à la toute dernière minute. On ne se faisait pas trop de souci pour Joanna, 99e de la Money List du LPGA Tour et qui était à ce titre première « alternate », première réserviste. Mais le suspense a duré jusqu'au bout. Ce sera donc la quatrième apparition de « Jo » Klatten sur les bords du Léman en quatre éditions de The Évian. Comme si elle était régulièrement protégée par les dieux du lac, puisqu'on se souvient qu'en 2013, c'était par une invitation de Franck Riboud, le patron des lieux, qu'elle s'était faufilée dans le premier Évian mode Majeur. Son objectif en 2016 : déjà, passer le cut ! Ce qu'elle n'a pas réussi à faire lors des trois premières éditions. La botte secrète va peut-être venir de cette séance de putting de près de 40 minutes que Joanna a faite avec Thomas Levet, lundi sur le putting green d'Évian : « Il m'a conseillé un truc tout simple et, juste après, je rentrais tout ! » Crucial, car c'est le comportement sur les greens qui a le plus posé problème à la joueuse de Saint-Cloud cette saison : « Je joue super bien, je n'ai jamais aussi bien joué, il n'y a qu'à voir les statistiques. Sauf au putting, où je suis avant-dernière, je crois ! » En fait, Joanna est 157e et même dernière de la stat' éponyme du LPGA Tour. Et c'est effectivement très dommage, dans la mesure où elle est 7e de la stat' « Greens en régulation » avec 74,1 %, et surtout première de la stat' « Distance au drive » : 281,962 yards de moyenne contre 281,383 pour Lexi Thompson ! Rappelons que la Française a déjà été sacrée plus grosse frappeuse du circuit américain en 2015 avec 274 yards de moyenne (enlever environ 10 % pour convertir en mètres). Mais il lui faudra putter plus juste si elle veut, à Évian, produire une performance similaire à sa 6e place du 6 avril dernier au Lotte Championship à Hawaï. Côté dos, la lombalgie aiguë qui l'avait poussée à déclarer forfait, en juin au KMPG Women's PGA Championship à Seattle, n'est plus qu'un mauvais souvenir : « J'ai eu une mini-hernie discale. Grâce à cinq semaines de repos cet été, tout va bien ! » État de forme parfait, donc, pour Joanna Klatten avant son quatrième Évian Championship.

Sa meilleure marque en 2016 : 6e du Lotte Championship (LPGA Tour).

Ses participations à des Majeurs en 2016 : KPMG Womens' PGA Championship (forfait sur mal de dos).

Céline Herbin, en reine du Lacoste Ladies Open de France

Du côté de Céline Herbin, les affres de la qualification à l'Évian Championship ont été balayées dès le 27 septembre 2015. En remportant le Lacoste Ladies Open de France à Chantaco, sa première victoire sur le Ladies European Tour, la Normande aujourd'hui âgée de 33 ans savait qu'elle venait aussi de gagner sa place pour l'édition 2016 du Majeur Français. À la fois euphorisant et extrêmement sécurisant, surtout un an à l'avance ! En partant jouer sur le LPGA Tour, d'avril à début septembre, Céline a aussi grandi dans son jeu, elle qui est encore toute fraîche dans le monde du golf pro. Des études de très haut-niveau (ingénieur en biochimie, mastère d'intelligence marketing à HEC, un an d'université U.S…) ont en effet retardé le moment où elle allait décider de se consacrer définitivement à son sport. Mais cette fois, la fusée Herbin est lancée. Sa saison américaine sur le LPGA Tour a été fructueuse, avec de belles perf' (22e, 11e) et une qualification pour un premier Majeur en juin, le KPMG Women's PGA Championship. Seule Française à passer le cut, elle y terminait 46e. L'Évian Championship ne sera donc que le deuxième Majeur de sa carrière (jouant de malchance – lire son interview par ailleurs – elle n'a pu être ni de l'U.S. Open, ni du British Open). Si elle n'a aucune expérience du tournoi, son enthousiasme devant le parcours d'Évian sera un atout : « Je l'aime vraiment beaucoup ! Il est super, mais pas que pour les vues extraordinaires sur le lac Léman. Il est super côté préparation, surtout ! C'est aussi un parcours où il y a une vraie stratégie. Il requiert différentes trajectoires. C'est le contraire des parcours dits à l'américaine, style autoroute, avec des fairways larges et des greens super grands. Il faut vraiment penser. Tout ce que j'adore ! » Entre sa découverte des lieux, 18 trous dimanche dernier, et le pro-am Rolex de ce mercredi (où elle est logiquement conviée en tant que reine du dernier Lacoste Ladies Open de France), Miss Herbin aura joué près de 60 trous en tout, dont un premier pro-am, lundi, où elle a mené son équipe de trois amateurs à la victoire, en net comme un brut. Idéal pour vérifier que sur ce terrain de caractère, son cadet anglais, Andy (déjà treize fois à Évian sur le sac d'autres joueuses), lui sera précieux. Michel et Claudine, ses parents, seront là aussi, dans le public. Tout est ok, donc, pour Céline Herbin : « J'ai hâte que cela commence ! »

Ses meilleures marques en 2016 : 11e du Marathon Classic et 22e du ShopRite Classic (LPGA Tour). 12e du RACV Ladies Masters en Australie et 19e du World Ladies Championship en Chine (LET).

Ses participations à des Majeurs en 2016 : KPMG Women's PGA Championship (46e).

Winning team @evianwater ProAm today!! Thanks a lot to my awesome teamates!! @LPGA @EvianChamp pic.twitter.com/ziHBducObt

— Céline Herbin (@celineherbin) 12 septembre 2016

Isabelle Boineau, en héroïne du prestigieux open d'Écosse

Il était temps ! Temps que la splendide victoire d'Isabelle Boineau fin juillet à l'open d'Écosse, soit enfin mise en valeur. À sa juste valeur ! Et quel meilleur endroit pour cela que l'Évian Championship, où se retrouve toute la presse golfique française, en plus d'un public de passionnés, sportifs, people et autres acteurs de l'économie du golf. Il est vrai que dans une période estivale où toute l'attention médiatique, après l'Euro de football et le Tour de France, était déjà 100 % re-dirigée vers les jeux Olympiques, la seule victoire française de l'année, golfeuses et golfeurs confondus, sur les circuits de « première division (LET et LPGA Tour, Tour Européen et PGA Tour) est passée un peu inaperçue. Pour sa première victoire sur le LET, la jolie Marseillaise n'avait pourtant pas choisi n'importe quel événement. Au Dundonald Links le 24 juillet dernier, avec une dotation de 75 000 € pour la lauréate, il s'agissait d'un « très gros tournoi ! », selon les mots admiratifs de Benoît Ducoulombier, l'entraîneur fédéral qui suit Isabelle depuis 2015. Un coach qui fait partie d'un entourage ultra-positif que la joueuse se constitue au fil des années. Et parmi lequel figure Alexis Antioco, un ami des jeunes années au golf d'Aix-Marseille, devenu son cadet sur quelques tournois exceptionnels depuis fin 2014 avant de décider, récemment, de l'être à plein temps. Cette semaine c'est Alexis qui porte donc le sac d'Isabelle pour ce qui est le premier Évian Championship de la jeune femme. Avec la grande complicité née de cette victoire ensemble en juillet au Scottish Open. « Alexis pleurait comme une madeleine, ses grands yeux bleus étaient tout rouges ! » taquine gentiment Isabelle ce mercredi, alors que le duo quitte l'Academy et son magnifique Training Center pour filer à l'hôtel Royal où on l'attend pour un shooting photo destiné à Journal du Golf. La gloire, ou presque, enfin ! Isabelle apprécie, et elle le dit avec simplicité. Sans pour autant perdre de vue que l'objectif est sportif, ici à Évian. Sur un parcours qu'elle juge « très difficile », par l'étroitesse des fairways et surtout par « un rough terrible, très haut, où on perd des balles ! », la benjamine (27 ans) des quatre qualifiées françaises sait que le challenge sera gros. Si son statut, en tant qu'actuelle n° 3 européenne au ranking du LET, a bien changé, son expérience des Majeurs se limite pour l'instant à deux opens britanniques, ceux de 2015 et de 2016 où elle n'a pas passé le cut. « En 2015, tout était trop neuf pour moi, je l'ai vécu en spectatrice. Et cette année, le British suivait ma victoire en Écosse, j'étais vidée émotionnellement… » Presque deux mois après, Isabelle a digéré l'excès de bonheur ; Alexis, lui, a l'œil clair et vif, sans larmes. Ils sont prêts pour The Évian Championship !
Ses meilleures marques en 2016 : Vainqueur de l'open d'Écosse, 5e de la Coupe Lalla Meryem (LET).

Ses participations à des Majeurs en 2016 : Womens' British Open (cut).

New day, new #EvianChampionGIF with @IsabelleBoineau. Bienvenue à @EvianChamp pic.twitter.com/EcbwKYZJaf

— Evian Championship (@EvianChamp) 13 septembre 2016

Karine Icher, en routière aguerrie de l'Évian Expérience

Est-il encore besoin de présenter Karine Icher au public d'Évian ? À 37 ans, et en l'absence de Gwladys Nocera (non qualifiée et qui va bien manquer au tournoi cette année), la joueuse de Châteauroux est le pilier immuable de la sélection française. Depuis l'année 2002 (7e de l'Évian Masters), Karine n'a raté qu'une seule édition du rendez-vous haut-savoyard, c'était en 2011, quand elle a été brièvement absente des fairways pour donner naissance à sa fille Lola. Lors de l'ère Évian Masters, sa meilleure performance a été une place de 5e en 2005. À partir de 2013 et de l'ère Évian Championship, elle n'a, comme Joanna Klatten, manqué aucune des trois éditions « majeures ». Après un cut raté en 2013 (année où elle arrivait pourtant sur une place de 2e à l'open du Canada et sur une contribution à l'historique victoire des Européennes dans la Solheim Cup à Parker, au Colorado), elle se rattrapait en 2014 (27e) et établissait, en 2015, la meilleure marque française à l'Évian Championship à ce jour : 20e. Record à battre dans la quatrième édition. Et qui mieux que Karine elle-même pour améliorer sa propre performance ? Surtout sur un terrain et dans un contexte de tournoi qu'elle connaît par cœur. Sa saison 2016 sur le LPGA Tour, la douzième à temps plein aux États-Unis, montre que sur certains tournois où elle a ses marques, la numéro 1 française au classement mondial (47e du Rolex Rankings) est encore capable de très belles performances. La preuve : une place de 3e en juin à Galloway, dans le New Jersey, et surtout un rang de 2e de grande valeur (les meilleures mondiales étaient présentes) le 4 septembre au Manulife LPGA Classic à Cambridge, au Canada. C'est sur ce nouveau « podium » en LPGA que l'aînée des Bleues arrive à Évian. En août, il y avait certes eu la 44e place aux jeux Olympiques, rang d'autant plus lointain que Karine avait elle-même souligné, avant Rio, que le champ de joueuses y serait « le plus faible de toute l'année ». Mais cet échec est presque anecdotique dans une carrière « américaine » où la championne Icher affiche déjà plus de 4,5 millions de dollars de gains. C'est cette joueuse-là, qui assure la plupart du temps et fait son métier en très bon artisan, que le tout Évian viendra soutenir cette semaine.

Ses meilleures marques en 2016 : 2e du Manulife LPGA Classic et 3e du ShopRite Classic (LPGA Tour). Sélectionnée aux jeux Olympiques à Rio de Janeiro (44e).

Ses participations à des Majeurs en 2016 : ANA Inspiration (32e), KPMG Women's PGA Championship (cut), Women's US Open (cut), Women's British Open (25e).