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Isabelle Boineau se rappelle au bon souvenir de la France

Isabelle Boineau se rappelle au bon souvenir de la France

Pièce maîtresse de l’équipe de France amateur pendant plusieurs années, cette Marseillaise aujourd’hui âgée de 25 ans a opéré un retour sur le Vieux Continent après cinq années passées aux Etats-Unis, à l’université puis sur le Symetra Tour. 

Après avoir passé avec succès les cartes du LET en décembre dernier, la voici donc sur le circuit européen où elle a fait des débuts mitigés. Mais le Lacoste Ladies Open de France pourrait bien représenter pour elle le déclic très attendu. En attendant le dénouement, elle est la première Française au classement après deux tours, à trois coups de la tête.

Cueillette de trois brins d’herbe lâchés à hauteur d’épaule, histoire de voir d’où vient le vent, et c’est parti : un coup de fer, deux putts, contrat rempli sur ce par 3 qui ouvre le parcours de Chantaco. Isabelle Boineau a entamé son deuxième tour tranquillement avant de passer très vite aux choses sérieuses. Birdie au 2, trébuchement au 3, mais collection de trois birdies consécutifs du 5 au 6 ! Malheureusement, alors qu’elle avait un putt de 5 mètres pour eagle sur le trou suivant, elle devait concéder trois putts. A mi-parcours du tournoi, la Marseillaise n’en occupe pas moins la 5e place, et la première si l’on se réfère au contingent français.

Isabelle s’est fait connaître dans le milieu golfique très vite après ses débuts dus à un curieux concours de circonstances : « En 1999, alors que j'avais 9 ans et demi, le meilleur ami de mon père nous a invité pour boire un verre le jour de l’an, et il se trouve que c’était au club house du golf d’Allauch, près de Marseille. On voyait des gens jouer et on se moquait un peu d’eux, on se disait que ce devait être facile de taper dans une balle. Puis on est allé au practice mais on n’y arrivait pas. Quelques temps après on prenait des cours en famille ! »

L’apprentissage a dû se faire à la vitesse très grand V puisque à peine 4 ans plus tard, Isabelle faisait partie de l’équipe de France et remportait le championnat de France benjamines, en 2003 ! Un autre titre de championne de France en 2007, juste avant les championnats du monde par équipes. Un très grand souvenir qui restera gravé à jamais dans sa mémoire.

« Cette année-là, avec les championnats du monde, a été ma meilleure saison ! Je m’étais qualifiée mathématiquement, tout le monde a été surpris et moi aussi. C’est un super souvenir, on avait finies 4e ! J’étais avec Mélodie Bourdy, Anne-Lise Caudal et Alexandra Villatte était notre capitaine. J’avais deux ans de moins qu’elles mais on s’entendait très bien et elles s’occupaient de moi », se souvient avec émotion Isabelle.

Mais c’est avec une certaine rage qu’elle mentionne la médaille de bronze qui leur échappait pour un seul petit coup. C’est que la jeune fille d’alors était déjà très mordue par l’esprit de compétition. « La compétition, c’est top ! Battre les autres, être la meilleure, c’est ce qui me motive ! Et pas que dans le golf. Il y a deux semaines, juste avant l’Open de Tenerife, on a fait un match de foot et j’étais au taquet ! »

Alexandra Vilatte se souvient bien de la jeune fille de 2006: « Elle était une joueuse fougueuse, assez énergique et dynamique, une combattante avant tout ! C’est une fille qui aime les challenges et pas seulement dans le golf d’ailleurs. En tout cas, elle a choisi le bon métier. » Il faut préciser qu’Isabelle a été bien préparée à une future carrière professionnelle puisqu’elle passa trois ans au Pôle Espoirs de Montpellier, structure dont faisaient partie à l’époque Alexander Levy et Victor Dubuisson.

Mais c’est dès l’âge de 16 ans qu’Isabelle avait prévu d’intégrer une université américaine, après en avoir parlé avec Valentine et Stéphanie Derrey qui avaient déjà fait le pas. « Mais ce n’était pas encore à la mode, alors », précise-t-elle. Toujours est-il qu’elle devait passer 4 ans à Tucson, en Arizona, de 2008 à 2012, et en ressortir avec d’un côté un diplôme de « business et management du sport » et de l’autre avec une belle brochette de titres individuels et par équipe. Elle fut même nommée membre du All American Team en 2010, « le summum de ma carrière aux USA ».

A l’issue de ses études universitaires, elle passe les cartes américaines, en 2012, ce qui lui permettra de jouer la saison 2013 sur le Symetra Tour, la deuxième division américaine. Elle ne sera pas vraiment convaincue par ce circuit : « Le Symetra est moins bien doté et moins bien organisé que le LET. Les dotations globales par tournoi sont de 100 000 dollars à peine alors que sur le LET c’est 250 000 euros minimum, et les parcours n’étaient pas forcément en très bon état. » Cette expérience n’était donc pas, à ses yeux, rentable financièrement.

Isabelle passait donc les cartes européennes en décembre 2013 et intégrait le LET au début de cette saison. « J’ai eu un peu de mal à revenir, à m’adapter. JE ne rencontrais que de nouvelles personnes alors que là-bas je connaissais tout le monde, et il m’a fallu tout recommencer à zéro et du coup le début de saison a été difficile. » En effet, en 11 tournois, c’est seulement le sixième cut qu’elle passe cette semaine.

C’est en tout cas une nouvelle Isabelle Boineau que ses anciennes partenaires des championnats du monde ont découvert en début de saison après cinq ans de séparation. « A l’époque des  championnats du monde, on l’appelait le « bébé » et on devait un peu lui apprendre la vie, s’amuse Mélodie Bourdy. Mais depuis, elle a visiblement bien vécu aux Etats-Unis… Elle est assez réservée et il faut bien la connaître pour qu’elle se lâche un peu, mais elle rigole facilement et elle a beaucoup d’humour. C’est une fille sur laquelle on peut compter, elle est très naturelle, pas compliquée. »

Pour Alexandra Vilatte, Isabelle a eu raison de quitter sa terre natale de Marseille: « C’est bien qu’elle soit partie voir d’autres horizons, on la retrouve avec plus d’assurance, elle s’est ouverte aux gens et comme elle parle maintenant très bien anglais, cela lui permet d’être très copine avec beaucoup de filles sur le Tour. Elle a beaucoup mûri et là, elle s’affirme sur le plan personnel et dans son golf comme le montre son résultat aujourd’hui. »

Il faut cependant se faire à l’idée qu’Isabelle, qui travaille actuellement avec Fabrice Tarnaud, n’est que de passage en Europe puisque son but, à plus ou moins long terme, est de revenir aux Etats-Unis, sur le LPGA. « Mais il n’est pas question d’y retourner sans être bien préparée, pondère-t-elle. Je veux d’abord faire mes preuves sur le LET et engranger beaucoup de confiance parce qu’il n’est pas question pour moi de ne pas rester longtemps sur le circuit américain. Et là, on ne peut pas dire que j’ai très bien commencé cette saison en Europe. »

Sur le plan financier, en effet, Isabelle n’a engrangé que 9 000 euros, loin des 30 000 euros que coûte une saison entre billets d’avion, hôtels, caddys et entraîneurs. Mais elle est loin de manquer de motivation et elle s’entraîne tous les jours entre les tournois. Comme son illustre ancien partenaire du Pôle Espoirs, Victor Dubuisson, sa préférence va à l’entraînement sur les parcours : « Je n’aime pas du tout le practice et la répétition des coups qu’on y fait. Sur un parcours, je peux taper de vraies balles, sur de la vraie herbe, et chaque coup est important. »

Au vu de ses deux premiers tours à Chantaco, sa méthode a du bon. « Je ne pouvais rêver meilleur départ. J’ai juste joué mon jeu, je me suis concentrée et je me sens prête. Et ça fait du bien au moral. Mais il me faut confirmer sur les deux prochaines journées. Je sais que je suis sur la bonne voie. Je sais aussi qu’il ne faut jamais rien lâcher, ne pas renoncer. Je crois que c’est ça  qui se fait la différence entre les très grands joueurs et les bons joueurs. Les gens croient qu’on peut devenir numéro un comme ça mais il faut vivre beaucoup d’échecs pour y arriver. Les échecs permettent de devenir plus fort. »

Jean-Louis Aragon pour la ffgolf

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