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6-9 septembre

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Joanna Klatten, chouette histoire

Joanna Klatten, chouette histoire

A 28 ans et malgré deux saisons et demie seulement sur le circuit pro européen, la joueuse du golf de Saint-Cloud bénéficie à Evian d’une wild card de rêve.

Par Nathalie Vion pour la Fédération française de golf

«La chance de ma vie et une énorme fierté d’être là»
Sportive. Claire. Ouverte. Equilibrée.... Et très jolie, même si ce point est un simple état de fait et que les quatre qualités pré-citées, développées par elle-même, sont bien plus essentielles. Johanna Klatten, 28 ans, est aussi, paradoxalement, une toute jeune joueuse pro. Une golfeuse qui ne compte rien de plus que deux saisons et demi sur le LET, le circuit européen. Et là voilà pourtant à Evian! Invitée à disputer la première édition de The Evian Championship, le tout nouveau cinquième Majeur féminin. Sans risquer la mièvrerie, on pourrait parler d’un petit conte de fées. «C’est la chance de ma vie. Une énorme fierté que d’être là. Evian, c’est le Majeur préféré de toutes les joueuses!» La Parisienne, comme la majorité des filles, considérait donc déjà l’Evian Masters comme le 5e Majeur féminin. Avant même qu’il ne devienne The Evian Championship et déploie sa première édition en ce mois de septembre. En revanche, à l’inverse des top joueuses mondiales présentes cette année, elle n’avait jamais eu l’occasion de goûter au bonheur d’être qualifiée pour cet Evian Masters. Découverte totale pour elle, donc. Ou presque!

«Les top joueuses sont des humaines, pas des super-humaines»
Car il y a quatre ans, miss Klatten avait accepté avec bonheur un rôle de starter lors du tournoi! Et elle en avait profité pour ouvrir l’oeil, et le bon! «J’ai donc vu l’Evian Masters côté coulisses, avec les équipes de l’organisation. Et je me suis aperçu qu’il arrive que certaines joueuses ne se sentent plus! Je ne donnerai pas de nom, ça en concerne une en particulier (seul indice: il ne s’agit pas d’une Française). En tout cas, cela m’avait choquée. Ce n’est pas parce qu’on fait partie du top mondial du golf féminin qu’on doit oublier d’être accessible à tout le monde, de bien traiter les gens qui se donnent du mal pour vous, et surtout d’être polie en toutes circonstances.» Ce préambule essentiel posé, Johanna Klatten prolonge sur son sentiment d’être là, cette année, sur le même terrain que les stars du golf mondial. Et elle en remet une petite louche: «Vous savez, les filles qui jouent régulièrement dans les Majeurs restent des humaines. Même si certaines peuvent se croire des super humaines!»

«Mon entraîneur, Cédric Doucet, est là, c’est rassurant»
Sympa de découvrir une sportive toute fraîche, vraiment toute neuve à ce niveau, mais qui ne perd pas la tête au premier grand bal auquel elle est invitée. C’est avec le même calme qu’elle raconte comment elle a accueilli l’annonce de sa wild card pour Evian: «Je ne m’y attendais pas. Car cette année, le tournoi passant Majeur, il n’y avait plus que six invitations au lieu de dix. Et cela me paraissait peu probable que dans les six, une soit pour une Française.» Deuxième meilleure Française (20e) derrière Gwladys Nocera (3e) à l’Ordre du mérite européen, et troisième Française (173e mondiale) au Rolex Ranking derrière Karine Icher (20e) et Gwladys (111e), Johanna a, bien sûr, été ravie de l’appel de Steve Brangeon, le directeur-adjoint du tournoi. Mais elle a surtout réagi avec pragmatisme: «J’ai aussitôt appelé mon entraîneur, Cédric Doucet. Car il fallait que je m’occupe d’avoir un bon caddie. Il est avec moi jusqu’à jeudi matin et cela me rassure qu’il soit là.»

«Il faut un alien dans chaque famille. Chez nous, c’est moi!»
Comment, à 28 ans, Johanna Klatten n’en est-elle qu’à sa troisième saison pro sur le circuit européen? Parce que la joueuse de Saint-Cloud n’a eu que récemment la révélation qu’elle voulait réellement, profondément, tenter l’aventure. Issue d’une famille «où tout le monde est à peu près dans la finance, le business», avec un papa «dingue de golf» mais une maman et trois frères qui ne jouent pas du tout, la jeune fille plaisante: «Moi je suis partie dans autre chose, il faut bien un alien dans chaque famille!» Pourtant, quand elle part étudier plus de quatre ans aux Etats-unis (2 ans et demi à Atlanta et deux ans à Charleston), Johanna voit plus le golf comme une façon d’obtenir une bourse: «La scolarité coûte très cher aux Etats-Unis.» Après un cursus complet en «Business administration et Marketing», c’est d’ailleurs dans cette voie qu’elle se dirige en rentrant en France: «Je n’avais pas du tout l’ambition de passer professionnelle de golf. Je confirmais un peu ce que m’avaient dit mes parents quand je leur avais suggéré que peut-être, je pouvais faire comme Jade Schaeffer, avec qui j’avais été au Championnat d’Europe par équipes et qui se préparait à passer pro: Ce n’est pas une vie pour toi!

«Plutôt devenir pro de golf qu’être enfermée dix heures pas jour»
En 2009, Johanna décroche plutôt un stage au département communication de la station de radio RTL. Le choc frontal avec la réalité du travail «normal», aussi intéressant soit-il: «Finalement, après avoir vu que cela signifiait être enfermée dix heures par jour, je me suis dit: Et si je tentais quand même le golf? J’ai donc abandonné mon stage. Ils l’ont un peu mal pris...» La suite coule de source. Reprise de l’entraînement en février 2010, Cartes européennes réussies en décembre 2010. Première saison pro en 2011: «Quatre ou cinq cuts manqués au début puis huit passés de suite, je finis 73e du classement et je sécurise ma carte.» En 2012, la Parisienne bouffe les marches suivantes: tous les cuts passés sur le LET, dont trois top 5 (meilleur résultat: 4e à l’Open d’Irlande et 4e à l’Open d’Afrique du Sud). En plus d’une victoire sur le circuit australien, lors du Vic Open, et ce chèque de 21 000 dollars qui sent bon la vraie vie de pro qui commence.

«Fin 2012 aux cartes US, je n’étais pas prête... Mais j’y retourne!»
Du coup, «Classy Klatten» n’hésite pas: fin 2012, elle file tenter les cartes américaines. Déjà, elle connaît le pays de par ses études et puis le LPGA Tour l’attire beaucoup. Avec un idéal très bien ancré, celui qui animait Karine Icher quand la numéro 1 Française fit le choix américain il y a bientôt dix ans: «Karine, c’est le modèle français à suivre. Elle a tenté pour faire un jour partie des meilleures mondiales. Et puis la voilà 20e du Rolex Ranking!» Pas de chance, aux finales des cartes US, en décembre 2012, la jeune Française arrive avec un gros souci à l’oeil: «Une érosion de la cornée, j’avais gardé mes lentilles dans l’avion et cela s’est irrité.» Du coup, elle joue avec un «bandeau de pirate» qui lui cache un oeil, pas terrible, surtout pour lire les profondeurs de greens! «Tant pis, relative t-elle, c’était un mal pour un bien, je n’étais pas vraiment prête, en fait.» Cet automne, Johanna repart tenter sa chance, d’autant qu’elle a un accès direct au deuxième «stage» de ces qualifs qui en comptent trois. D’ici-là, il y aura en plus eu la super expérience de The Evian Championship, avec, sait-on jamais, une belle perf.

«Le parcours d’Evian est costaud physiquement, il faudra tenir...»
«Je suis plutôt optimiste, commente t-elle. Même si ma préparation n’a pas été facile...» Victime d’une tendinite rebelle au coude droit («Un tennis elbow» qui lui vaut encore, à Evian, de porter de petits patches anti-inflammatoires), Johanna a dû s’arrêter trois semaines en août, ne se consacrant qu’à la préparation physique. Ce qui, finalement, peut s’avérer utile sur le nouveau parcours d’Evian: «Il est physiquement costaud. Il faudra tenir, surtout sur les neuf derniers trous. De plus, s’il pleut et que les fairways ne roulent pas trop, certains trous en deviennent très longs.» Si une joueuse qui, comme elle, parvient à balancer des drives qui «volent à 225 à 230 mètres» (distance au carry, donc), signale ce point, c’est qu’il va compter cette semaine! Pour le reste de son jeu, Johanna estime que ses lacunes au chipping et au putting se comblent chaque année un peu plus: «Rien à voir avec mon jeu de 2011 et 2012. Je sens que maintenant, il ne me manque plus grand chose pour gagner.». Un premier podium en juillet 2013 (3e à l’Open d’Espagne), a confirmé cette progression. En plus de lui avoir fait grimper des places dans la hiérarchie mondiale. Et d’être pas mal à l’origine de cette wild card de rêve, «la chance de ma vie» redit-elle, sportive, claire, ouverte, équilibrée, un vrai bonheur.

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