Le golf de Chantaco conjugue passé et présent

C’est sur l’un des berceaux du golf français que le Lacoste Ladies Open de France va se jouer du 2 au 5 octobre.
Le golf de Chantaco est non seulement le berceau de la famille Lacoste, dont le blason représente toujours l’un des principaux soutiens du golf tricolore, mais il a permis l’éclosion de quelques-uns des joueurs et joueuses qui ont marqué l’histoire golfique française, notamment Catherine Lacoste et Jean Garaïalde.
A Chantaco, les places pour disputer le Lacoste Ladies Open de France sont chères avec un champ de joueuses limité à 78 concurrentes. La victoire n’en sera donc que plus disputée. Une demi-douzaine de joueuses font l’unanimité parmi les spécialistes. La première d’entre elles est Gwladys Nocera, deuxième l’an dernier mais qui n’a encore jamais remporté l’Open de son pays. C’est peut-être ici qu’elle remportera ce qui serait sa treizième victoire sur le Tour européen.
Carlota Ciganda et Azahara Muñoz sont également très citées. Ces deux Espagnoles, qui passent désormais le plus clair de leur temps sur le circuit américain, honorent ainsi par leur présence autant l’Open de France que le circuit européen sur lequel elles ont fait leurs débuts. Azahara aura évidement à cœur de défendre son bien puisque c’est elle qui remportait le tournoi l’an dernier.
Autre favorite, et non des moindres, Charley Hull. Cette toute jeune anglaise a déboulé dans le golf féminin lors de la dernière Solheim Cup. Elle avait à peine 17 ans, n’avait encore rien gagné et ceux qui étaient surpris qu’elle ait été choisie pour faire partie de l’équipe européenne ont vite compris en suivant cette épreuve le bien-fondé de sa sélection en tant que wild-card. Quelques mois plus tard, elle remportait sa première victoire individuelle à Agadir, à l’occasion de la Coupe Lalla Meryem où elle avait d’ailleurs battu Gwladys Nocera en play off. La partie phare de ce Lacoste Ladies Open de France réunira d’ailleurs Gwladys Nocera, Azahara Muñoz et Charley Hull.
Deux autres joueuses britanniques sont également souvent citées. Il s’agit de l’Ecossaise Sally Watson et de la Galloise Amy Boulden. Toutes deux, nouvelles venues sur le circuit, multiplient les top 10 depuis le début de la saison. Si la victoire ne leur sera cependant pas aisée, elles mènent entre elles une bagarre particulière, celle qui leur permettra de décrocher le titre envié » de « rookie of the year », au classement duquel elles occupent les deux premières places.
A chacune son objectif
Si quelques-unes des joueuses sont venues à Chantaco avec la claire intention de l’emporter, les autres voient leur objectif en fonction de leur propre situation. Rookie elle aussi, Ariane Provot s’est fixé pour but, cette semaine, de jouer samedi et dimanche, c’est-à-dire de passer le cut : « Il ne me reste plus que 4 tournois d’ici à la fin de la saison et j’ai besoin de faire des bonnes performances pour garder ma carte. Je suis concentrée là-dessus. Seules les 80 premières de l’Ordre du Mérite conservent leur carte et là je suis 110e. »
Ce sont 10 000 euros en gains dont aurait besoin Ariane pour renouveler sa carte. Pour y parvenir dès cet Open de France, elle devrait prendre la 5e place du classement final. Si cet objectif n’était pas rempli ici, il lui restera cependant trois autres tournois pour parvenir à ses fins, en Afrique du Sud, en Inde puis à Dubaï. Deux autres épreuves sont au programme du circuit féminin, en Chine, mais Ariane Provot n’y a pas accès. Il s’agit en effet de tournois co-sanctionnés par le circuit européen et le circuit chinois et donc les places réservées aux Européennes est limité.
Pour Gwladys Nocera aussi, l’objectif est double cette semaine. Mais il est le même à chaque tournoi : la victoire et grimper à l’Ordre du Mérite. Pour l’instant, elle occupe le 4e rang avec 153 768 euros empochés depuis le début de la saison et se trouve en concurrence directe avec Charley Hull qui, elle, totalise 199 055 euros.
Le problème est que ce deux joueuses, à qui l’on peut attribuer sans conteste possible le titre de meilleures joueuses actuelles du circuit européen, ne sont que troisième et quatrième de cet Ordre du Mérite. Elles sont en effet devancées par la Norvégienne Suzann Pettersen, avec 315 867 euros, et la Chinoise Shanshan Feng, avec 236 277 euros. Ces deux championnes n’ont pourtant joué respectivement que quatre et trois tournois sanctionnés par le LET, dont l’Open britannique qui leur a rapporté 185 825 euros à chacune grâce à leur deuxième place ex aequo. La Norvégienne en a ramassé 86 697 de plus lors de l’Evian Championship.
Toutes deux sont membres à part entière du LPGA, le circuit américain où elles occupent actuellement le 9e et 12 e rang avec plus de 800 000 dollars après respectivement 18 et 17 tournois joués. Elles ne devraient donc pas être considérées comme membres du circuit féminin européen si l’on tient compte du fait qu’elles n’ont joué aucun des tournois strictement réservés au membres du circuit européen. Mais le règlement du LET, le Ladies European Tour, les intègre cependant à l’Ordre du Mérite.
« C’est vrai que ces filles sont très fortes, admet Gwladys Nocera. Mais elles ne sont pas là de l’année et on ne peut pas dire qu’elles soutiennent notre circuit. Et ce sont elles qui gagnent l’Ordre du mérite. C’est d’autant plus frustrant que, grâce à ce classement, on pourrait rentrer dans le champ du Nabisco et de l’Us Open. » Ces deux tournois majeurs réservent en effet respectivement deux et cinq places aux premières de cet Ordre du Mérite européen.
« C’est vrai que ça ne tient qu’à nous de bien jouer et de faire des performances dans les gros tournois majeurs mais on se sent un peu coincées par ce règlement et en tout cas c’est hyper frustrant. » Espérons que le LET prendra rapidement conscience de cette forme d’injustice. En tout cas, la question est depuis quelque temps discutée au sein du « Players Council ». « Mais nous n’avons pas la possibilité de prendre des décisions à ce sujet, précise l’Italienne Stafania Croce, membre de cette instance représentative des joueuses. Cela revient au comité directeur du LET."
Membre elle aussi du « Players Council », Marion Ricordeau confirme la démarche des joueuses : « C’est un sujet qui nous préoccupe et nous avons en effet transmis une demande à notre comité directeur. Mais cela prendra sans doute un peu de temps avant que le Tour ne prenne une décision parce qu’il s’agit d’une question délicate. Pour nous joueuses, il n’y a pas de doute que ce serait préférable d’exiger un certain nombre de participations aux tournois du LET pour prendre part à son classement. Mais, pour le Tour, la question est avant tout de défendre l’image de notre circuit et de le « vendre » le mieux possible. Dans cette optique, il est peut-être préférable de voir une Suzann Pettersen, l’une des meilleures joueuses au monde, remporter notre Ordre du Mérite. »
Jean-Louis Aragon pour la ffgolf
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