Le retour de Gwladys Nocera

Photo LET

Auteure d’un loupé de voiturette à Valderrama. Alors… On résume la Nocera Story de ces dernières semaines. Gwladys remporte la Lalla Meryem Cup au Maroc, le 29 mars. Elle devient ainsi leader de l’Ordre du mérite sur le LET. Pas le temps de s’auto-encenser (ce n’est pas le genre, non plus). Car elle court aussitôt attraper des vols successifs, forcément interminables et exténuants, vers la Californie et Rancho Mirage. Le 2 avril, sur son talent, elle y signe une carte de 69 dans le premier Majeur de la saison, le ANA Inspiration: 3e rang provisoire. Le lendemain, elle subit le contrecoup de cette drôle de vie pressée et quitte le tournoi sur un 80. Elle rentre en Europe pour s’entraîner mais, le 14 avril, alors qu’elle participe à une journée de promotion à Valderrama, en Espagne, elle fait une figure de style en descendant de sa voiturette et se vrille la cheville droite. Déchirure d’un ligament et froissement général de l’articulation.

Du vélo et des abdos à la place du Buick Open. Hôpital, béquilles, rééducation, elle va donc rater le Buick Open en Chine la semaine dernière. Mais pendant qu’elle reprend doucement au practice avec la cheville strappée et qu’elle compense son inactivité golfique par du travail physique («Gainage, abdos, travail du haut du corps et des sorties vélo avec Fred, mon préparateur physique »), les événements ne se goupillent pas trop mal pour elle du côté de la Chine. A côté de la large victoire de Shanshan Feng à Shanghaï, aucune des rivales directes de la Française à l’Ordre du mérite ne performe. A commencer par Charley Hull, 18e (et l’Anglaise, engagée sur le LPGA Tour, ne sera pas en Turquie cette semaine…) Important pour une Gwladys qui aimerait redevenir n°1 européenne, sept ans après sa couronne de 2008 mais dont l’objectif est surtout d’être dans les quatre premières joueuses du classement comptant pour la Solheim Cup. Seule façon sûre d’être retenue dans l’équipe d’Europe en septembre à St. Leon-Rot.

Un swing de «blessée » calé avec Benoit Ducoulombier. Ce n’est pas une Nocera à 100% de ses moyens physiques qui reprend le chemin des tournois, ce dimanche en Turquie (oui, pour une fois, ça commence un dimanche). Mais la Française a une très grosse envie de jouer!  Elle le confirme depuis Belek, région d’Antalya, en Turquie, où elle est arrivée ce jeudi 14 mai, un mois pile après ses petites acrobaties de voiturette à Valderrama. « Quatre semaines sans tournoi c'est long, indique Gwladys. Ma cheville va mieux, même si je ne peux toujours pas courir ou faire de mouvements trop complexes. J'ai pu m'entraîner, mais sans beaucoup aller sur le parcours du fait de douleurs persistantes. J'ai décidé d'aller jouer ce Turkish Airlines Open car je sens que je retrouve de bonnes sensations. » La numéro 2 française au Rolex ranking (derrière Karine Icher) se félicite par ailleurs d’avoir pu travailler avant son départ pour la Turquie avec Benoit Ducoulombier, l’entraîneur fédéral qui la suit avec bonheur ces dernières années: « Nous avons calé une chose ou deux afin que je réussisse à bien taper sans "déformer" mon swing a cause de mes douleurs et d’une possible appréhension. »

Avec le kiné de la ffgolf et onze «collègues" sur place. Sur place à Belek, « Gla » apprécie la venue de Bernard Pineau, le kinésithérapeute que la Fédération française de golf met à la disposition de ses amateurs comme de ses pros: « Cela me rassure beaucoup. Je pourrai profiter de sa présence pour me faire soigner et me faire faire de super straps!! » A côté de cela, la très imminente quadragénaire (née en 1975, le 22 mai, vous pouvez déjà envoyer les fleurs!!!) est gaie comme une junior à l’idée de retrouver le circuit: « Je suis contente d'aller jouer et de retrouver la délégation française! » Un collectif qui aura des ambitions dans cet Open de Turquie. Car en plus de Gwladys, du trio « Caudal, Ricordeau, Boineau » qui guette la bonne occase en étant autour de la 20e place à l’Ordre du mérite, de Valentine Derrey qui revient sur les lieux de son sublime crime de 2014 (elle est tenante du titre), les Giquel, Boineau, Afonso, Vilatte, Schaeffer et André sont sur le pont aussi. Tout comme Céline Herbin, revenue du Symetra Tour aux Etats-Unis. Une jolie douzaine où on trouve enfin Mathilda Cappeliez, l’amateur qui ne se gêne jamais pour montrer le bout de son nez, voire pour bien embêter les pros avec des cartes de derrière les fagots. Vivement dimanche, alors.

Nathalie Vion