Marion « Big Sister » Ricordeau

Pas facile, lorsque l’on effectue sa première saison, de comprendre comment fonctionne le circuit féminin. Pour les « rookies », tout est nouveau, parfois surprenant, et il leur serait très difficile de s’intégrer à leur nouveau milieu sans un peu d’aide. C’est pourquoi le LET a relancé cette année un système de « marrainage » qui existait déjà il y a quelques années, en demandant à certaines de ses joueuses d’assumer un rôle de « Big Sister ». Marion Ricordeau est l’une d’elles.
Elles sont 16 cette saison à jouer ce rôle de grandes sœurs. De façon générale, ces joueuses chevronnées sont choisies selon l’origine et la langue des rookies, une trentaine de jeunes femmes qui ont passé avec succès les cartes européennes, ou en fonction des affinités. C’est ainsi que Marion Ricordeau a pris sous son aile deux Françaises, Ariane Provot et Isabelle Boineau, et une Belge, Chloe Leurquin.
Mais qu’est-ce qui a poussé Marion à accepter cette responsabilité ? « Quand je suis arrivée sur le Tour, j’ai moi-même bénéficié de l’aide d’une joueuse. Virginie Lagoutte était ma marraine. C’est sympa de pouvoir compter sur une fille disponible qui connaît déjà le circuit et qui peut nous guider dans la bonne direction. Lorsque le LET m’a demandé si je voulais jouer ce rôle, je n’ai pas réfléchi une seconde. Je trouve ça complètement normal et logique. Je ne suis pourtant pas très expérimentée puisque ça ne fait pas longtemps que je suis sur le LET, mais j’ai suffisamment d’informations pour aider les filles et si je ne connais pas certaines réponses, je demande à d’autres joueuses. Toutes ensembles on s’entraide. »
Quoi qu’en dise Marion Ricordeau, il faut certainement faire preuve de certaines qualités pour jouer convenablement le rôle de « Big Sister », notamment de générosité et d’attention aux autres. « Il faut pouvoir être réactive et disponible. Et je suis sûre que toutes les joueuses françaises du Tour auraient accepté sans problème ce rôle si on leur avait demandé. »
De quel type d’informations les nouvelles venues ont-elles besoin ? Il faut savoir que, le plus souvent, ces jeunes filles faisaient partie de leur équipe nationale amateur et que, dans ce cadre, elles n’avaient aucun souci d’organisation puisque toute la logistique est assurée par leur fédération respective. Une fois devenues professionnelles, ces joueuses se retrouvent au pied d’un mur de réalités dont elles ignoraient jusqu’à l’existence.
Réserver un billet d’avion pour se rendre sur un tournoi, quand le faire, quelle compagnie choisir, combien de jours avant le tournoi faire le déplacement, quel hôtel choisir, partager ou non un logement. Ces questions sont d’autant plus cruciales que les moyens financiers des joueuses ne sont pas extrêmement élevés, c’est le moins que l’on puisse dire.
« De fait , Chloé, Isabelle et Ariane ne me demandent pas grand chose, minimise Marion Ricordeau. Mais elles savent que je suis là si elles ont besoin et en plus ce sont de grandes filles ! » Sans doute, mais cela ne les empêche pas de « zapper » certaines informations, selon le terme de Ariane Provot. « Par exemple qu’un dress code est exigé lors des réceptions et diverses cérémonies organisées dans le cadre des tournois. Si on n’est pas au courant, on se fait un peu remarquer… », explique-t-elle.
D’autres fois, l’organisation n’est pas parfaite et l’information ne circule pas comme elle le devrait. « Ici, à Chantaco, je n’ai appris que l’avant-veille que je devais jouer le pro-am et quand c’est la première fois, on ne sait pas ce qu’il faut faire ni comment s’organiser », poursuit Ariane. De fait, pour les rookies, chaque tournoi de la saison représente un nouveau monde.
Big Sister Marion est donc là pour les guider. « J’avais beaucoup de questions « bêtes » à lui poser, s’amuse Isabelle Boineau : savoir où se trouvent les vestiaires, le practice, où laisser les sacs, faut-il réserver les navettes. Quand on en parle avec Ariane, ça nous fait bien rigoler maintenant. Avant d’arriver sur le LET, j’ai joué un an sur le Symetra Tour mais le LET est un cran au-dessus et je n’étais pas du tout préparée. »
Les rookies ignorent aussi souvent qu’elle peuvent bénéficier d’invitations sur certains tournois où leur catégorie ne leur permet pas de jouer. « Marion nous permet aussi de nous situer par rapport à la gestion de notre calendrier, se réjouit Chloé Leurquin. Elle nous dit à l’avance si nous avons des chances d’entrer dans le champ de joueuses et si ce n’est pas le cas, elle nous donne le contacts pour demander des invitations auprès de tel ou tel sponsor. »
Le rôle de Big Sister peut aussi dépasser le cadre des questions pratiques. « Il peut arriver que je donne des conseils plus personnels et les deux choses ne sont pas incompatibles, reconnaît Marion Ricordeau. Mais il se trouve que je connais ces trois joueuses depuis que nous étions amateur et que je suis très copine avec Ariane. »
« Marion était déjà une amie, confirme Ariane. Je n’ai pas eu de difficultés à aller vers elle et heureusement parce que, quand on est un peu timide, on hésite à aller vers les autres. Mais je me rends compte maintenant que j’aurais pu lui poser plein de questions. Comme c’est une amie, je parle surtout avec elle d’autres choses. L’année prochaine, je ne serai plus rookie, forcément, mais je sais que je pourrai continuer de m’adresser à elle pour quoi que ce soit. »
Toujours est-il que Ariane se dit prête à prendre la relève lorsque le jour viendra, pour enseigner les ficelles du métier aux futures rookies. Cela tombe bien puisque ce système d’entraide devrait être fortement développé la saison prochaine de façon à mieux encore assurer l’intégration des nouvelles joueuses.
Pour ce qui est des résultats de ce premier tour du Lacoste Ladies Open de France, les trois rookies se sont mieux débrouillées que leur marraine. Marion Ricordeau a en effet un peu flanché et concède un score de 6 coups au-dessus du par. Ariane Provot se situe au 37e rang avec + 1, Chloé Leurquin est 24e, dans le par, et Isabelle Boineau occupe une très belle 5e place, à — 3.
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