Nocera-Klatten: Le match !

Par Nathalie Vion pour la Fédération française de golf

Gagner avec un - 29 ou dans le par, mais gagner!
Des leaderboards comme ceux-là, on en redemande! Jeudi soir, Joanna Klatten était co-leader à -6 avec l’Anglaise Hannah Burke. Ce vendredi, c’est carrément jour de fête nationale puisque Joanna a été rejointe en haut de l’affiche par Gwladys Nocera. Avec un 63 magistral (-7) Gwladys signe le meilleur score des deux premières journée et devient co-leader à - 10. Avec son short bleu vif et son polo blanc parsemé de petits crocodiles (Lacoste) multicolores, Gwladys a été assez bluffante: huit birdies aux 1, 2, 4, 6, 7, 10, 15 et 17, à peine atténués par un petit «bogey stupide» au 14... On est là dans de la Nocera des grandes années. La «Gla» de 2008, par exemple, celle qui signait un «- 29 semaine» (toujours le record absolu sur les circuits européens hommes et dames) au Masters de Göteborg. De quoi se faire taquiner. Possible de se rapprocher de cette marque personnelle mythique dans les deux prochains tours de l’Open de France 2013? «Ca va être dur!» rit la Française devant cette suggestion très hypothétique. «Je n’y pense même pas. Ce que je veux, ce week-end, c’est faire mon max pour gagner le tournoi. Que ce soit à - 29 ou dans le par, ça m’est égal!»

Une Parisienne et une Auvergnate au Pays basque
Alors que Gwladys, souriante, heureuse, répond aux questions devant le clubhouse, le leaderboard s’allume: Joanna Klatten vient de claquer un eagle au n°14 puis un birdie au 17: -11 pour la joueuse de Saint-Cloud qui persévère dans l’excellence après son 64 du premier tour. C’est un bogey au 18 qui ramènera Joanna à -10 et donc à la même hauteur que Gwladys. Il devient clair que «Jo» la Parisienne et «Gla» l’Auvergnate vont partager la même partie ce samedi lors du troisième tour. Facile, pas facile, de faire le match avec une compatriote dans un tournoi que les 21 Françaises sur place ont toutes désespérément envie de gagner? «Que l’on se dispute le titre avec une Française ou une étrangère, c’est pareil, estime Gwladys. Il n’y a qu’une chose à faire, c’est jouer son jeu.» Le public local aura peut-être sa préférence... Mademoiselle Nocera est souvent dans la région... «C’est vrai que je suis venue m’entraîner à Chiberta après la fin de The Evian Championship. Ma soeur Estelle est directrice du golf et ma tata de coeur est à Chiberta aussi. Donc, oui, je pourrais me sentir un peu d’ici. Mais je ne suis pas Basque pour autant! Je suis Auvergnate, et fière de l’être!»

Valentine Derrey, cool, vive et très bien entourée
En plus de Gwladys, et de Joanna Klatten, qui sait conquérir toutes les sympathies où qu’elle soit, il y en a une capable de déchaîner les foules aussi ce week-end à Chantaco. Il s’agit de Valentine Derrey. laquelle est établie sur le golf de la Nivelle, à Ciboure, à un coup de sandwedge de là, donc. Avec un très beau 65, 4e au total à -7, Valentine n’est qu’à trois coups de la tête, à un coup de la Sud-Africaine Lee-Anne Pace (3e à -8) et elle est aussi ex aequo avec l’Espagnole Azahara Munoz et la jeune Anglaise Charley Hull, excusez du peu. Après quatre ans passés à l’université texane de TCU (2007-2010, diplôme de communication), la cadette des soeurs Derrey avait joué sur le Symetra Tour (7e du ranking en 2011), tenté ensuite en 2012 les quelques tournois du LPGA Tour qui lui étaient ainsi ouverts... avant de décider de revenir en Europe pour deux pleines saisons en 2013 et 2014. Sa première grande «perf» sur le LET est tombée tout récemment: 3e du Helsingborg Open au début du mois de septembre. Passée 33e de l’Ordre du mérite européen, derrière Gwladys Nocera (4e) et Joanna Klatten (26e), la jeune femme est donc plus qu’à sa place à Chantaco. Et très bien soutenue aussi... Outre Pierre-Jean Cassagne, son cadet, Benjamin Anorga, son préparateur physique, est venu depuis Bayonne. Idem pour Karine Mathiot, responsable du Pôle France de Toulouse et présente quelques jours sur place. «Karine me suit depuis dix ans, c’est cool qu’elle puisse me voir un peu jouer en tournoi» explique Valentine, en mentionnant aussi Laurent Tiffounet, préparateur mental et qui a fait partie, cet été, d’un très bon dispositif de «remise en confiance».

Ne surtout pas oublier Karine Icher, la n°1 française
A Chantaco en tout cas, chaque jour qui passe augmente la confiance de ceux qui espèrent une victoire française au Lacoste Ladies Open de France, neuf ans après le dernier succès tricolore, celui de Stéphanie Arricau en 2004. Car en plus du trio déjà cité, il y a... Karine! Ne surtout pas oublier Karine Icher, la numéro 1 française, qui est 9e à -4. Sur un parcours suffisamment en bonne condition pour que des envolées de birdies surviennent d’un moment à l’autre, un retard de six coups n’est pas irrémédiable. Karine aurait pu se laisser glisser sur la mauvaise pente après un ennuyeux double bogey au n°6, suivi d’un bogey au 11. Deux accrocs qui la firent rétrograder à - 1. Mais quand on s’appelle Icher, Karine Icher, on a de la ressource. Et on s’aide plutôt que d’attendre que le ciel ne vous aide. Mal partie, la Castelroussine exportée à Orlando? Qu’à cela ne tienne: birdie 13, birdie 14, birdie 15 et voilà un -4 servi tout chaud, histoire de participer au festin final avec des chances de victoire (ou de bonne performance) totalement préservées. Vivement ce samedi. Et comme aurait dit François Truffaut: Vivement dimanche!

EN BREF.- Pas de cut pour les jeunes amateurs. Eva Gilly, Lauralie Migneaux et Mathilda Cappeliez ne joueront pas ce week-end à Chantaco. Les trois amateurs, encore dans la catégorie Minimes (voir article associé), se classent respectivement 66e (Eva, score de 149), 68e (Lauralie, 151) et 74e (Mathilda, 156). Le cut pour les cinquante premières et ex aequo était à 142. A signaler la belle journée de Eva Gilly qui a assuré un 72 (+2) dans le deuxième tour.