Nocera blessée et forfait

C’est arrivé bêtement, comme souvent les accidents. Gwladys Nocera était à Valderrama, le 14 avril dernier, pour une séance de photos destinées à un magazine suisse et dans le cadre d’une opération avec l’un de ses partenaires, BMW. « Au trou n° 15, en descendant de la voiturette, mon pied gauche à glissé et j’ai voulu me rattraper sur le pied droit… » Résultat : une déchirure d’un des ligaments externes et une distension de plusieurs autres ligaments de la cheville droite. Sur les conseils de personnes présentes, l'actuelle leader française à l’ordre du mérite européen 2015 a pu rallier la Suisse et intégrer la clinique du sport olympique de Zurich : « J’y ai été très bien soignée, par de super médecins, » souligne Gwladys.

C’est en béquilles qu’elle est ensuite partie à Biarritz pour y être suivie, une semaine durant, par la kinésithérapeute Annabel Donnadieu : « C’est une ancienne du staff du C.E.R.S de Capbreton, dont le cabinet se trouve à Bayonne et qui a pris le temps de s’occuper de moi tous les jours. Je la remercie, ainsi que ma famille et mes amis sur place, qui se sont beaucoup occupé de moi ! » Ne pouvant pas conduire dans un premier temps, la Française poursuit maintenant sa rééducation à Dijon, où elle a d’autres attaches familiales. Pour Gilles Lanternier, le kinésithérapeute qui l’a prise en charge du côté de Genlis, aucune chance pour que Gwladys reprenne le chemin des fairways la semaine prochaine, même pour un entraînement léger. 

Le forfait pour le Buick Championship à Shanghaï, du 7 au 10 mai, était donc inévitable. « J’ai dû me scratcher, explique-t-elle, la mort dans l’âme. La Chine, c’était un gros tournoi. Et plein de choses sont en jeu pour moi. L’ordre du mérite, mais aussi le classement pour la Solheim Cup… » Après sa victoire sur le LET, le 29 mars à la Lalla Meryem Cup à Agadir, puis l’aller-retour fatigant et infructueux début avril en Californie pour le ANA Inspiration à Rancho Mirage (cut raté après avoir été 3e du premier tour), Gwladys avait planifié un solide bloc de travail : physique déjà, puis technique avec Benoît Ducoulombier, son entraîneur fédéral, du côté de Nice. « Tout cela est compromis. Et je commence à trouver le temps long. Je ne peux absolument rien faire. Même pas de vélo. Mais je me dis aussi que je ne suis pas passée loin de la fracture, donc je me contenterai de cette déchirure ligamentaire ! » tente-t-elle de relativiser.

La Française doit attaquer des exercices de proprioception, demain avec son kinésithérapeute. Elle sait que dans les prochaines semaines, même en cas de rétablissement, elle aura l’obligation de jouer avec la cheville droite strappée et que la marche et les appuis en dévers seront difficiles. L’objectif, elle l’espère, serait de faire son retour sur le LET pour l’Open de Turquie à Belek, du 17 au 20 mai. Si c’est le cas, ce sera un moindre mal car il lui restera quand même quinze tournois européens à disputer. Sans compter une présence déjà assurée sur trois des quatre Majeurs à venir : l’US Open en Pennsylvanie en juillet, le British Open à Turnberry fin juillet, début août, et l'Évian Championship du 10 au 13 septembre. Avant, peut-être, la semaine de la Solheim Cup, du 18 au 20 septembre en Allemagne…

Nathalie Vion