Oates Victorian Open (LET) : 2017, année cruciale pour Isabelle Boineau

L’unique golfeuse tricolore victorieuse sur le Ladies European Tour en 2016 est à la croisée des chemins. Au sein d’un circuit qui peine à rivaliser avec le géant américain, le LPGA Tour, la Marseillaise se fixe l’objectif de traverser l’Atlantique en fin de saison.
Avec Céline Herbin, Justine Dreher, Agathe Sauzon, Marion Ricordeau et Alexandra Bonetti, Isabelle Boineau est l’une des six Françaises qui prend cette semaine en Australie (Oates Victorian Open) le départ de la saison 2017 du Ladies European Tour (LET). La Marseillaise, âgée de 27 ans, s’est envolée le 30 janvier depuis Nice et a opéré une escale à Dubaï, alliant l’utile à l’agréable comme elle nous l’explique maintenant. « Le 12 décembre, aux Trophées du golf où j’ai reçu le prix de l’exploit féminin de l’année, j’ai gagné deux billets d’avion grâce à l’office du tourisme de Dubaï. Comme c’est sur le chemin de l’Australie, j’ai donc fait une halte en milieu de semaine dernière durant quatre jours. J’ai pu m’entraîner sur le Creek et le Jumeirah et Alexander Levy m’a également fait découvrir l’Emirates Golf Club où s’est disputé l’Omega Dubaï Desert Classic (European Tour). Cela m’a permis d’économiser un peu d’argent sur mon vol pour l’Australie qui m’est finalement revenu à 600 euros. Et cela a réduit le trajet d’autant (12 heures) alors que si j’étais partie directement de France, ça aurait été beaucoup plus long. »
Passages sur le Letas 2017
Sans ce petit coup de pouce du destin, pas sûr que l’unique tricolore victorieuse sur le LET en 2016 (au Scottish Ladies Open) aurait bouclé ses bagages pour ce long périple aux antipodes. D’autant que le calendrier 2017 du circuit européen, dévoilé fin janvier, laisse apparaître de nombreuses « zones de repos forcé ». Ainsi, du 9 février au 14 mai, seuls quatre tournois (voire cinq peut-être) sont au programme. Pas évident pour travailler en toute sérénité dans un Tour qui peine plus que jamais à rivaliser avec l’ogre américain, le LPGA Tour. « C’est difficile à gérer effectivement, reconnait Isabelle Boineau. Je sais que ma saison ne va pas démarrer réellement avant le Maroc et la Lalla Meryem Cup (13-16 avril). Mais je dois concrétiser tout le travail réalisé avec mon coach, Benoît Ducoulombier. Ces nombreux creux dans le calendrier ne me laissent pas vraiment le choix. Je vais donc aller jouer sur le Letas en début de saison. Pour garder la main comme l’on dit. »
Un budget de 80 000 euros
Elle sera ainsi dans le Var du 31 mars au 2 avril pour le Terre Blanche Ladies Open (40 000 euros de dotation), première étape de la 2e division européenne, avant d’enchaîner début juin à Évian, au Jabra Ladies Open (1-3 juin). Cette nouvelle épreuve du Letas (50 000 euros de dotation), qui offrira pour la petite histoire deux places qualificatives pour l’Évian Championship (14-17 septembre). Cinquième à l’ordre du mérite européen en 2016 avec 156 116 euros de gains, l’ancienne étudiante de l’université d’Arizona State peut également bénéficier d’une quinzaine de partenaires plus ou moins importants qui l’aident à affronter les vicissitudes d’une joueuse pro sur le Ladies European Tour. Son budget pour l’année est de 80 000 euros. Mais elle sait pertinemment que ce seront d’abord ses résultats en 2017 qui lui permettront d’atteindre l’objectif qu’elle s’est fixée dès la fin du dernier trimestre 2016 : évoluer en 2018 sur le circuit U.S.
Tokyo 2020 dans le viseur
« Il va y avoir deux moments incontournables dans ma saison, et je ne dois pas passer à côté, souligne l’actuelle 167e joueuse mondiale. Entre la mi-juin et début août, il y aura des tournois très importants (Turquie, Écosse, British Open) et puis à partir du mois d’octobre jusqu’à décembre, il y aura les différentes étapes pour les cartes américaines. Il faudra à chaque fois que je sois prête d’autant qu’il se murmure que 2017 sera la dernière année pour les cartes d’accession sur le LPGA Tour. On sait tous que c’est aux États-Unis que tout se passe aujourd’hui. J’essaie donc de mettre toutes mes chances de mon côté. Techniquement, je travaille en super harmonie avec Benoît (Ducoulombier) et physiquement, j’ai commencé un programme en compagnie de Laurence Manfredi, l’ancienne lanceuse de poids multiples championne de France et qui a disputé deux JO (Sydney en 2000 et Athènes en 2004). » Les Jeux, justement ! Isabelle Boineau rêve à ceux de Tokyo en 2020. Une échéance qui, à l’heure où nous écrivons ces quelques lignes, s’avère être beaucoup plus réaliste que la prochaine Solheim Cup programmée aux États-Unis du 18 au 20 août à Des Moines (Iowa). « Je l’aborde sans aucune pression, conclut celle qui occupe la neuvième place du classement LET des points Solheim Cup (39,75 pts). Il faut finir dans les deux premières et performer quasiment toute l’année. Ce ne sera pas simple, mais sait-on jamais… »
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