Patricia Meunier Lebouc les JO en ligne de mire

Parmi les grandes échéances du golf français, la Ryder Cup de 2018 occupe forcément le devant de la scène. Mais deux ans auparavant auront eu lieu les Jeux Olympiques où, pour la première fois dans l’ère moderne, le golf fera son apparition.
Un tel événement, qui comprendra une épreuve masculine et une autre féminine, doit être préparé bien à l’avance. C’est à quoi s’est attachée cette semaine Patricia Meunier-Lebouc, dans son rôle de « référente olympique » dont l’a chargée la Fédération.
« Nous avons lancé la dynamique olympique cette semaine avec la présence ici, à Chantaco, de Bernard Pinault qui kinésithérapeute et ostéopathe et qui travaille déjà au sein de la Fédération auprès des amateurs. Il était ici à la disposition des joueuses françaises qui ont fortement apprécié ce soutien et cette expertise », explique Patricia Meunier Lebouc.
Jusqu’à présent, et depuis deux ans, la seule joueuse professionnelle française à avoir remporté un tournoi majeur occupait la fonction d’entraîneur national au sein de la Fédération, mais uniquement auprès des joueuses amateur. « Grâce à l’opportunité des JO, grâce à cette dynamique, nous allons pouvoir orienter notre aide vers les joueuses professionnelles et cela me fait grandement plaisir », poursuit Patricia.
Le but de l’ancienne championne est donc de profiter de cette nouvelle échéance golfique, qui se reproduira tous les quatre ans à partir de 2016, pour créer un lien fort et permanent entre les deux mondes professionnel et amateur. Il s’agit d’une part de soutenir et d’aider concrètement les proettes et d’autre part de solliciter leurs différentes expériences pour les transmettre aux joueuses amateur qui, elles, bénéficient déjà d’une organisation et d’un encadrement très développés.
Par rapport à l’édition 2016 des Olympiades, seules sont concernées les joueuses qui évoluent déjà sur les circuits professionnels. Mais, pour les suivantes, nombreuses sont les joueuses, amateur en ce moment, qui seront en première ligne pour décrocher une sélection. De fait, les frontières entre les deux univers s’amenuisent de plus en plus. Preuve en est la présence de plus en plus régulière de joueuses amateur invitées dans les tournois professionnels. C’était le cas cette semaine de Marion Veysseyre et de Eva Gilly.
« Cela me permet de voir précisément ce qui manque aux joueuses amateurs pour devenir pas seulement de meilleures joueuses mais aussi des professionnelles. C’est cette projection sur le monde pro qui importe, s’enthousiasme Patricia Meunier-Lebouc. Nous voulons utiliser les énergies collectives au service des individualités et, si on s’y prend bien, il n’y a pas de raisons que la dynamique qui existe déjà chez les garçons ne se développe aussi chez les filles. Pour cela, nous avons besoin de leaders comme Karine Icher et Gwladys Nocera, et de leur implication. »
Le projet comporte donc un système d’échange par rapport aux proettes. « Karine et Gwladys font de très belles performances, obtiennent des victoires, mais leurs ambitions sont plus élevées et elles s’aperçoivent qu’elles ne peuvent pour le moment franchir certains caps. Elles ont déjà une grande expérience mais n’ont pas forcément pu briller au niveau de leurs qualités. Nous espérons que ces nouvelles aides et les actions que nous mettrons en place permettront de leur donner plus de confiance et de passer des caps supplémentaires. »
Pour les aider au mieux, Patricia Meunier-Lebouc et la Fédération comptent sur les joueuses pros pour qu’elles fassent part de leurs besoins tout en sachant que cette démarche n’est pas forcément aisée. « Chacune d’entre elles a pris ses habitudes, a créé son propre système et il n’est pas facile de modifier ce genre de choses. Mais elles savent que nous les respectons profondément et que nous ne voulons pas faire d’intrusion et se montrent ouvertes à nos propositions. »
Les échanges commencent à se multiplier et la transmission à opérer notamment grâce à Karine Icher. « Elle a pris complètement sous sa coupe Perrine Delacour lorsque celle-ci est arrivé sur le circuit américain et Perrine n’en revenait pas de cette accueil. De même, Céline Boutier, qui devrait rapidement passer pro, a pu bénéficier de l’aide de Karine en différentes occasions. »
Force est de constater que de plus en plus de jeunes filles se lancent vers les universités américaines, ce qui prouve bien, aux yeux de Patricia, qu’elles projettent plus vite et plus loin la vision de leur future carrière. La « référante olympique » en tient pour preuve le fait les cinq filles qui jouaient cette semaine le deuxième tour des cartes américaines ont passé avec succès cette étape et joueront donc la finale. Il est probable qu’un stage sera organisé pour elles avant cette dernière échéance.
La semaine précédente, les joueuses françaises amateur présentes dans les universités américaines se mettaient sacrément en valeur en monopolisant les premières places lors du tournoi organisé tous les ans par Annika Sorenstam : non seulement la victoire est revenue à Justine Dreher mais quatre tricolores se sont classées dans les cinq premières places.
« C’est génial ce qui se passe en ce moment !, s’exclame Patricia. Il y a une dynamique extraordinaire et nous devons continuer à la nourrir. C’est un travail de longue haleine initié depuis plusieurs années et qui commence à porter de très beaux fruits. Nous devons maintenant renforcer le lien avec le monde professionnel. et, grâce aux Jeux Olympiques, cette dynamique peut être encore développée. »
Une chose est certaine, la motivation par rapport à ces futures grandes dates ne laisse pas indifférentes les joueuses, et en particulier l’amateur Marion Veysseyre, 49e du Ladies Open de France après le troisième tour. Cette jeune fille de 17 ans disputait les Jeux Olympiques de la Jeunesse en Chine au mois d’août dernier. A voir ses pupilles s’agrandir et s’illuminer à l’évocation de cette expérience, aucun doute n’est permis.
« C’est vraiment énorme, extraordinaire, ça n’avait rien à voir avec tout ce qu’on connaît, s’emballe Marion. C’est un très gros tournois où toutes les meilleures joueuses sont là, c’est le plus haut niveau puisqu’il n’y a que la meilleure joueuse de chaque pays. Depuis, ça me tente encore plus de participer aux « vrais » Jeux Olympiques ! »
Jean Louis Aragon
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