Premiers matchs… devant le micro !

Avant le coup d’envoi de la 14e Solheim Cup, vendredi à St. Leon-Rot, les deux Capitaines et leurs joueuses sacrifient à trois jours de conférences de presse. Ambiance, avec les premières nouvelles de Gwladys Nocera et Karine Icher.
C’est un temps d’automne, gris et pluvieux, qui s’est installé sur St. Leon-Rot, ce coin d’Allemagne posé entre Mannheim et Karlsruhe. On est pas très loin non plus de Heidelberg, de la frontière française (Strasbourg, Mulhouse) et du circuit d’Hockenheim, cher aux amateurs de Formule 1. En attendant d’aligner leurs écuries respectives sur la grille de départ de la 14e édition de la Solheim Cup, ce vendredi 18 septembre, les deux capitaines - Juli Inkster pour les Etats-Unis et Carin Koch pour l’Europe - ont lancé mardi une série de trois jours de conférences de presse successives.
Les vingt-quatre joueuses se succèderont également au micro, par vagues successives de trois. Pour Gwladys Nocera, c’était hier, en compagnie de l’Anglaise Melissa Reid et de l’Allemande Caroline Masson (voir détail ci-dessous). Pour Karine Icher, ce sera demain jeudi. Karine répondra aux questions en compagnie de la Suédoise Anna Nordqvist et de l’Allemande Sandra Gal (ce sera l’occasion de revenir plus en détail sur le ressenti de Karine, ici en Allemagne, et dans la foulée de sa 20e place à l’Evian Championship). Juste après, Inkster et Koch interviendront une dernière fois. Ensuite, on passera du micro au boulot. Sur le terrain. Après les paroles, les actes.
L’idée, avant même de partir pied au plancher dans les doubles de vendredi et samedi, puis les simples de dimanche, c’est de donner des informations. Mais pas trop. Et aussi d’éviter tous les dérapages (verbaux) incontrôlés. Sans pour autant faire profil bas devant le camp adverse. L’édition 2015 est pleine d’enjeux car les Européennes voudront rester sur leur exploit de 2013 dans le Colorado: premier succès historique sur le sol américain et avec l’écrasant score de 18 à 10. A l’occasion de cette inédite venue du tournoi en Allemagne, les "Bleues étoilées" peuvent aussi réussir le même hat-trick (passe de trois) que les Américaines lors de leurs trois victoires consécutives de 2005, 2007 et 2009. L’ambition est donc farouche.
Dans ce contexte qui peut vite devenir guerrier, Juli Inkster a attaqué les débats sur un mode cool, presque familial, tourné vers la seule équipe US: « J’essaye que mes filles restent dans leur routine habituelle. Qu’elles gardent leur programme normal, qu’elle n’en fassent pas trop au practice ou sur le parcours et qu’elle ne voient pas le truc plus gros qu’il n’est. Juste rester collées à ce qu’elle font d’habitude. C’est pareil pour les maris ou les autres membres de leur famille. Si votre mari n’assiste jamais à votre échauffement lors des tournois régulier, alors, il n’y a aucune raison qu’il joue un rôle autour du practice lors de la Solheim. »
C’est sur un sujet "crucial" que les deux capitaines ont réellement partagé un avis lors de cette première prise de contact pré-tournoi: celui de la décoration des ongles des joueuses! Carin Koch étant plutôt diserte sur cet aspect qui ne fâchera personne: « C’est une tradition. J’ai fait mes ongles moi-même avant de venir. Et je suis sûre qu’il y aura quelques séances de manucure dans les chambres des joueuses. Une de mes vice-capitaines a même offert son assistance aux filles qui souhaitent avoir les ongles peints à nos couleurs. » Approbation de Juli Inkster sur ce thème dépourvu de tout risque: «Oui… Le nail polish… On est des femmes, alors c’est notre truc. Mais cela ne se fera pas sur mon temps.» Sous-entendu: sur le terrain, là où je vais assurer le plan de bataille, on ne sera plus à l’institut de beauté.
Dans une des conférences qui allait suivre, celle avec Gwladys Nocera, ce point déterminant autour du "golf glam" et autres "frivolités" donna l’occasion à Melissa Reid et Caroline Masson d’annoncer une autre couleur! Melissa Reid: «Si je vais me mettre des peintures sur le visage ou des tatouages? Personnellement, j’ai arrêté tout cela quand j’avais douze ans. Les juniors font ça, plus nous. Moi, j’aurais l’air ridicule avec un ruban dans les cheveux. Alors, non. C’est un truc très américain tout ça. Cela dit, je n’ai absolument rien contre ce que les filles ont envie de faire.»
Après s’être défendue elle-même de tout projet capillaire improbable (« Vous voyez un ruban dans mes cheveux, là? », l’Allemande Caroline Masson revenait sur le coeur du débat: « Il n’y a aucun problème si les Américaines veulent se peindre les ongles, porter des tutus ou faire ce genre de truc. Cela ne veut pas dire qu’elle ne seront pas concentrées sur leur golf. Nous savons qu’elles vont être prêtes cette fois. Elles ne veulent pas perdre une troisième fois de suite. C’est une bonne motivation pour elles. Et c’est bien pour les Européennes aussi. Nous n’allons pas les sous-estimer, surtout avec une capitaine comme Juli Inskster. Rien à voir avec des histoires de visages ou d’ongles peints! »
Gwladys Nocera : « Le parcours est dans un état formidable, un grand parcours de match play. »
Gwladys Nocera n’avait rien à ajouter aux propos de ses deux équipières, déjà très complètes sur cette thématique d’une "Importance, haute" (comme on dit dans les bureaux de "com") évacuée une bonne fois pour toutes, n’y revenons plus! En revanche, sur les conditions de jeu possibles, elle donnait un avis précis après la première reconnaissance des filles, ce mardi: « Le parcours était vraiment très long aujourd’hui. Car avec les conditions pluvieuses, les fairways sont assez mous… Mais sinon, le parcours est dans un état formidable, un grand parcours de match play. En tout cas, il n’y a pas de meilleure sensation que d’être là, jouer avec vos amies en représentant l’Europe. »
De ce trio, Gwladys est la plus expérimentée, elle qui a déjà joué trois Solheim Cup dans le passé (10 matches, 6 points rapportés). Contre deux à Melissa Reid et deux à Caroline Masson. Mais Masson reste sur l’édition victorieuse de 2013 à Parker et Mel Reid sur le précédent succès européen de 2011 à Killeen Castle. Alors que la Française n’a jamais eu le plaisir de l’emporter avec ses co-équipières. Pourtant, en 2009 à Rich Harvest Farm (USA 16 - Europe 12), Gwladys avait ramené trois points à l’équipe en trois matches de double: deux en foursomes avec Becky Brewerton et un en quatre balles meilleure balle avec Maria Hjorth. Un bilan personnel qu’elle échangerait sûrement contre une seule victoire avec toute l’équipe européenne, et aux côtés de Karine Icher, cette semaine à St. Leon-Rot.
A lire également

De 1990 à 2015, les chiffres et les stats
Composition des deux équipes présentes à St. Leon-Rot, bilan et sites des treize précédents matches Etats-Unis/Europe, résultats des cinq Françaises qui, comme Karine Icher et Gwladys Nocera cette semaine, ont fait partie de l’équipe européenne… Petit récapitulatif.

Karine Icher sera de la fête !
Retenue ce 25 août par la capitaine Carin Koch, Karine rejoint Gwladys Nocera dans l'équipe européenne pour la prochaine Solheim Cup (18-20 septembre en Allemagne). Deux Françaises à St. Leon-Rot, une satisfaction.

Nocera : « La Solheim Cup donne des ailes »
La Solheim Cup se tiendra du 18 au 20 septembre à St. Leon-Rot, en Allemagne. Gwladys Nocera fait partie des cinq Françaises qui l’ont jouée depuis 1990 avec Marie-Laure de Lorenzi, Patricia Meunier-Lebouc, Karine Icher et Ludivine Kreutz (voir saga n° 1, 18 mars). Souvenirs de (...)

Patricia Meunier-Lebouc : « La Solheim, c’est électrique ! »
Avant la Solheim Cup, du 18 au 20 septembre à St. Leon-Rot, entretien avec Patricia Meunier-Lebouc, l'une des cinq Françaises à l'avoir jouée avec Ludivine Kreutz, Gwladys Nocera, Marie-Laure de Lorenzi et Karine Icher.

Marie-Laure de Lorenzi : « Mes quatre Solheim »
À quinze jours du rendez-vous de St. Leon-Rot, Marie-Laure de Lorenzi revient sur « ses » éditions de 1990, 1996, 1998 et 2007 dans le cinquième et dernier volet de notre saga consacrée à l'histoire des Françaises en Solheim Cup.

Ludivine Kreutz : « La Solheim, c'était le Graal »
La Solheim Cup se tiendra du 18 au 20 septembre à St. Leon-Rot, en Allemagne. Ludivine Kreutz fait partie des cinq Françaises qui l’ont jouée depuis 1990 (avec M-L de Lorenzi, P. Meunier-Lebouc, K. Icher et G. Nocera). Souvenirs de l’édition 2005 et premier tome de notre saga (...)

Karine Icher : « Le putting va être décisif »
À la veille du début de la Solheim Cup, Karine Icher s'est entraînée sous la pluie allemande de St. Leon-Rot. La numéro un française évoque l'état d'esprit de l'équipe européenne et les clés pour conserver le trophée.