Women’s British Open : Karine Icher, le cap olympique

Trois birdies, deux bogeys, 27e ex aequo avec Lydia Ko
Jour après jour, Karine Icher tient le cap à l’open britannique, disputé cette année au Woburn Golf Club. Avec une carte de 71 (-1) dans le troisième tour, ce samedi en Angleterre, la Française a encore grignoté six places au classement provisoire. Elle passe en effet de la 33e place à la 27e. C’était même parti pour une bien meilleure performance, avec ces trois birdies de l’aller sur le Marquess’ Course, qui lui donnaient une marque de 33 à mi-parcours… Deux petites faiblesses à la fin du retour, avec ses bogeys des 16 et 18, la ramenaient à un résultat moins ébourriffant que prévu. Mais la solidité est là. Suffisante pour pointer à la même hauteur qu’une Lydia Ko (la numéro 1 mondiale, 27e ex aequo à -3 alors qu’elle était 89e le premier jour et 56e le deuxième jour, poursuit sa propre remontée). Bien sûr, les femmes de tête ont encore pris plus de marge sur le peloton à l’issue de ce troisième tour. A l’image de la Thaïlandaise Ariya Jutanugarn, intraitable leader à -16 et qui devance dans l’ordre : la Sud-Coréenne Mirim Lee (2e à -14), la lauréate américaine du British Open 2014, Mo Martin (3e à -11) et l’Ecossaise de presque 47 ans, Catriona Matthew, (4e à -10). Mais rien n’interdit à Karine Icher d’aller chercher un top 30, un top 20, voire de se rapprocher de sa marque record au British, un rang de 10e en 2006 au Royal Lytham & St Annes.

Si on était déjà à Rio, Karine serait 13e après trois tours
Pour la joueuse de Châteauroux, ce bon comportement dans le quatrième des cinq Majeurs de la saison, constitue une rampe de lancement idéale à trois semaines du tournoi olympique féminin à Rio de Janeiro (17-20 août). Avec soixante joueuses seulement au départ -dont quatre places maximum pour les nations qui avaient un grand nombre de joueuses dans le top 15 du Rolex rankings, et deux pour les autres - on sait depuis longtemps que pas mal de pointures, coréennes et américaines surtout, ne seront pas du voyage au Brésil. Le résultat de ce troisième tour de l’open britannique le confirme dramatiquement : si on était déjà aux Jeux du côté de la Reserva de Marapendi à Barra da Tijuca, Karine Icher ne serait pas 27e ce samedi soir, mais 13e ! En effet, quatorze des joueuses qui sont mieux placées que la Française après trois tours à Woburn, ne font pas partie des qualifiées olympiques. Parmi ces quatorze, il y a donc Mirim Lee, 2e provisoire derrière Jutanugarn (Lee est 26e mondiale… mais seulement 12e Coréenne sur la liste du classement olympique !). L’Américaine Mo Martin, 3e ponctuelle à Woburn, ne fait pas non plus partie des trois joueuses US qui iront à Rio. Pareil pour Ha-Na Yang, qui pointe 6e après trois tours, et dont le tort est de n’être « que » la numéro 10 mondiale et surtout « que » la 5e Coréenne à ce même classement !

Aux jeux Olympiques, il faudra « une mentalité de match play »
Plus tôt dans ce mois de juillet, Karine Icher résumait assez bien tout ce qu’il y a à dire autour des modalités de sélection, pour l’instant assez perfectibles, autour du retour du golf au programme olympique après 112 ans d’absence. Beaucoup moins de monde au portillon, c’est certain. Mais sans pour autant que les médailles se jettent sur vous comme par miracle : « Oui, nous aurons à Rio le champ de joueuses le plus faible de l’année. J’ai des chances parce que je joue bien cette saison. Mais attention, je ne serai pas la seule à vouloir aller chercher le podium. Il va s’agir d’une compétition à part. Tout autre chose que ce à quoi nous sommes habituées.Terminer 5e, ce sera bien… Sauf que tout le monde s’en fout ! Aux jeux Olympiques, seules les médailles comptent. Tous les joueurs et toutes les joueuses voudront être 1, 2 ou 3. Même si la compétition se déroule en stroke play (quatre cartes sur 18 trous, quatre jours de tournoi, comme d’habitude dans les Majeurs ou les tournois classiques du LPGA Tour et du LET, ndlr), il faudra plutôt avoir une mentalité de match play. Oui, il faudra y aller, attaquer partout ! »

Drôle que les garçons aient plus peur du Zika que les filles
Quant à être attaquée au Brésil par un moustique du genre Aedes aegypti ou Aedes almbopictus, porteur du fameux virus Zika à l’origine de microcéphalies du nourisson ou de troubles neurologiques type syndrôme de Guillain-Barré, Karine Icher n’est pas inquiète: « Je peux comprendre les craintes de tous ces joueurs, comme Rory McIlroy, qui ont choisi de ne pas aller aux jeux Olympiques pour cette raison. On ne connaît peut-être pas toutes les conséquences du virus. Et puis les medias ont beaucoup grossi les choses. Zika, Zika, on a entendu ça partout…  Mais c’est quand même drôle. Parce que si quelqu’un doit être concerné par ce virus Zika, c’est plus nous, les filles, que les garçons ! Moi, si je dois faire un deuxième enfant (après Lola, 5 ans, ndlr), je ferai les tests, et puis voilà. Si tu as le virus, tu attends deux ans, ce n’est pas irrémédiable. Sur place, on peut aussi se protéger contre les moustiques. Je pense que les organisateurs ne sont pas idiots. Qu’ils ont du mettre des sprays partout, stériliser la zone, tout doit être assez sous contrôle… » En attendant Rio, c’est le contrôle du quatrième tour de l’open britannique à Woburn, qu’il s’agit d’assurer. Avec, ce dimanche, une Thaïlandaise, Ariya Jutanugarn, qui aura le virus de la gagne.